Mr Jacques Wieczoreck, Consultant ERP

Quel est l’intitulé exact de votre fonction ?

Je suis director of consulting and systems integration, c’est-à-dire consultant en intégration de systèmes. Je gère une équipe de consultant ERP. J’enseigne également à l’école de commerce, ICHEC.

Pouvez-vous nous décrire votre métier ?

L’ERP est un logiciel intégré qui permet d’éviter le processus de programmation, puisqu’il l’est déjà. Pour travailler comme consultant ERP, il faut donc connaître le logiciel, mais également posséder une connaissance business puisqu’il ne s’agit pas d’un métier d’informaticien pur. Il faut aussi pouvoir réaliser une analyse de l’entreprise et des besoins du client.

Comment se déroule une journée type ?

Cela dépend dans quelle phase l’on se trouve. Si vous êtes dans la phase analyse, il s’agira de comprendre le métier du client et de voir si le logiciel standard peut convenir, sans devoir changer trop de paramètres auquel cas, il ne s’agirait pas de la bonne solution. Nous devrons analyser la possibilité de pouvoir adapter ou non l’entreprise au logiciel afin de pouvoir travailler de manière efficace et l’up-grader par la suite.

Lorsque vous êtes dans la phase production, vous devez assurer au client une bonne évolution de la solution mise en place.

En gros, ce métier consiste à organiser des réunions avec le client, effectuer une analyse de son entreprise et veiller à la cohérence entre les différents systèmes afin d’atteindre une bonne fluidité de fonctionnement.

Quel a été votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?

Après un master en économie, j’ai suivi une formation en marketing et management. J’ai d’abord travaillé dans la logistique pour une entreprise de services et c’est la que j’ai commencé à faire des programme. Puis, j’ai monté une entreprise de logistique pour le compte d’un client dans les pays de l’Est. J’ai ensuite travaillé chez IBM dans l’Open service où j’étais patron des ERP. 

Votre formation a-t-elle été suffisante pour exercer votre profession ?

Oui, même si j’opère toujours une distinction entre l’intelligence et l’instruction. Et ce qui est important, selon moi, c’est la polyvalence, c’est-à-dire pouvoir travailler dans différents environnements et savoir s’adapter.

Selon vous, quel est le profil idéal pour être engagé pour une telle fonction :

  • Quelle formation ?

Au minimum un bachelier, que ce soit en informatique ou en logistique.

  • Quel savoir-faire ?

Pouvoir s’adapter et passer par toutes les arcades du métier afin de se faire une expérience. Mais être aussi capable de vivre dans différentes cultures d’entreprise, tout en gardant un sentiment d’appartenance à sa société.

  • Quelles qualités humaines ?

Être capable de travailler en groupe et éviter la dissonance cognitive, s’ouvrir à autre chose que ce que l’on connaît, assimiler et pouvoir transmettre ses connaissances à autrui.

  •  Quelle connaissance des langues ?

Français, anglais, néerlandais

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ? Y a t il néanmoins certains aspects négatifs à souligner ?

J’apprécie le fait d’avoir une très large palette d’occupations : cela va de la prospection à l’acquisition de contrats, au développement stratégique, mais aussi le côté relationnel.

Au niveau négatif, je dirais qu’il s’agit d’un secteur d’extrême compétitivité. Cela nous apprend l’humilité et à gérer nos défaites en en tirant des leçons !

Que pensez-vous des stages, est-ce un passage obligé ?

Oui, je crois que la formation est très importante, mais cela ne suffit pas d’avoir des diplômes. Il manque souvent le côté pratique dans l’enseignement par rapport à la vie professionnelle et le stage permet d’appréhender le monde de l’entreprise.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans ce métier ?

Être motivé et passionné. Viser la belle voiture et les voyages serait un leurre, car il n’y a pas pire solitude que celle des grands hôtels.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

Je travaillais sur deux projets en même temps, pour deux entreprises concurrentes. Et l'une d'entre elles m'a demandé de ne pas installer le même système chez son concurrent. Celui-ci l'a su et m'a demandé si c'était vrai. J'ai répondu que oui. Il m'a demandé si j'allais alors lui installer un sous-produit et je lui ai répondu que non, mais que ce serait un système différent. Je m'attendais à ce qu'il ne veuille plus travailler avec moi et ce fut le contraire. J'en ai conclu que l'honnêteté paye !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.