Mr Jean-Marc Jossart,
Facilitateur en biocarburants

Interview réalisée en janvier 2008

En quoi consiste votre activité au quotidien ?

En tant que facilitateur, j’ai plusieurs missions : informer le grand public, renseigner sur les professionnels du domaine, prendre contact avec les professionnels des biocarburants, prendre contact avec l’administration et faire prendre conscience des impacts économiques, environnementaux, agricoles, énergétiques. Je suis le relais entre le public, les professionnels et les administrations liés au biocarburant. Je réponds aux questions par mail ou par téléphone, je mets en contact le public avec les professionnels, j’organise et participe à des conférences ou des visites de sites, d’installations de biocarburant. Ces tâches représentent un mi-temps, l’autre mi-temps est consacré à divers projets : projet sur les cultures énergétiques et le CO2, projet pour un programme fédéral de recherche, etc.

Quelles sont, à votre avis, les qualités personnelles et les compétences attendues dans ce domaine professionnel ?

Il faut avoir le sens du contact et savoir s’adapter aux gens et à leur vision des biocarburants. La curiosité est importante dans le domaine : vouloir s’informer, vouloir comprendre le fonctionnement des choses. Il faut être bilingue français-anglais et avoir une connaissance du domaine et du marché du biocarburant. La capacité d’analyse est également importante. Il faut être multidisciplinaire car les biocarburants touchent à beaucoup de domaines différents : agriculture, environnement,énergie, etc. Il faut également posséder une bonne vision d’ensemble du marché.

Quels sont les avantages et inconvénients de ce type d’activité ?

Avantage(s) : ma manière dont la Wallonie gère le "pôle facilitateur" permet d’avoir un esprit d’initiative très important ! Je peux mener ma barque comme bon me semble. La multidisciplinarité du domaine est également un avantage pour moi, on est en pleine évolution et le travail que je réalise est fort diversifié. De plus, je suis amené à rencontrer énormément de personnes. Je travaille dans un secteur passionnant, c’est très avantageux. 

Inconvénient(s) : ce n’est pas sécurisant dans le temps, je sais que j’ai cette mission pour 2 ans et ensuite, on verra ! Un autre désavantage serait les niveaux de compétences auxquels j’ai à faire : régional et fédéral, ce n’est pas facile à gérer.

Quel est l’horaire de travail ?

Mon horaire est variable mais en général, de 9h à 18h30 ou 19h. J’ai parfois des conférences à donner le soir et lorsqu’il y a des foires ou des évènements, je suis là pour tenir un stand, informer et faire la promotion des biocarburants.

Comment décririez-vous le milieu de travail ?

J’ai un travail de contacts, je suis donc souvent en relation avec les industriels, les pétroliers, les producteurs de biocarburants, les agriculteurs, les administrations, les importateurs automobiles, les associations environnementales et toutes les fédérations qui tournent autour : agricole, automobile, pétrolière, etc. Je n’ai de contacts directs avec le grand public que par les médias. Je passe quand même 4/5ème de mon temps au bureau pour la rédaction de rapports, la prise de rendez-vous, et le reste du temps, je suis à l’extérieur pour les déplacements, les visites, les rencontres.

Quelles études/formations avez-vous faites pour accéder à cette profession ?

Je suis ingénieur agronome (bioingénieur) mais je n’ai pas fait, par la suite, de formation spécifique. Mon expérience en biomasse et mon expérience de terrain depuis1992 m’ont permis d’accéder à ce poste.

Quel a été votre parcours professionnel ?

A la sortie de mes études, j’ai fait mon service militaire. Ensuite, j’ai travaillé une année comme délégué technico-commercial en agriculture. J’ai eu l’opportunité, en 1992, de travailler comme assistant de recherche à l’UCL dans le domaine de la biomasse. Les projets se sont succédés et l’équipe s’est agrandie. Je travaille maintenant Facilitateur Biocarburants.

Quelles sont les perspectives d’avenir ?

On ne peut jamais prévoir avec certitude, mais il est certain que le pétrole se fera de plus en plus rare et, donc, de plus en plus cher. C’est un secteur extrêmement porteur et qui va le rester encore pas mal d’années. Aujourd’hui, nous ne sommes plus au stade des petits projets pilotes, nous sommes bien plus avancés, avec de grosses industries qui emboîtent le pas ! Mais il est important d’éviter les erreurs commises dans le domaine du pétrole : personne n’avait réfléchi aux impacts environnementaux, c’était uniquement le business qui comptait. On n’est plus à ce stade-là, actuellement, on est attentif à l’impact environnemental global et à la durabilité.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.