Mr Jonathan Decesare,
Photographe de presse

Qu'est-ce qui vous a poussé à devenir photographe de presse ?

Etant jeune, je n'aurai jamais pensé évoluer dans le monde de la photographie. J'étais plutôt intéressé par la peinture. La passion de l'image m'est venue lorsque j'ai acheté mon premier appareil photo pour les reproduire en tableau. Mais c'est plutôt le hasard de la vie qui fait que j'évolue dans ce métier. Les portes se sont entre ouvertes et j'ai saisi l'occasion.

Quel a été votre parcours ?

J'ai suivi les secondaires en option artistique. Je ne les ai pas terminées. Je me suis rendu compte que je n'étais pas fait pour les études. Etant autodidacte, j'ai préféré apprendre le métier sur le terrain. Pour me faire un nom dans le milieu de la photographie, j'ai fait du porte à porte pour trouver des clients. En fait, mon parcours est davantage pratique que théorique.

En parallèle à votre parcours, conseilleriez-vous aux jeunes de s'investir dans des études ?

Oui et non. Il existe de bonnes écoles supérieures ainsi que des établissements secondaires. Mais je pense que le corps enseignant n'apprend que les bases et néglige la pratique. 

L'investissement en matériel est-il fort coûteux ?

Oui. Pour tous les accessoires nécessaires à mon métier (appareils et ordinateurs compris), j'ai dû débourser entre 10000 et 15000€. C'est cher mais il est indispensable de suivre la technologie.

L'évolution du matériel vous a-t-elle posé problème ?

Absolument pas. J'aime découvrir par moi-même. Le matériel numérique se rapproche fortement de l'argentique, il est très facile pour moi de le manipuler. Le numérique possède toutefois un avantage, il permet de voir le résultat sans passer par le développement. Il donne aussi la possibilité de ne plus utiliser le flash et donc de revenir aux sources.

Pourquoi n'avez-vous pas choisi la photographie artistique ?

Je préfère l'imprévu de la photo de presse. Et puis, personnellement, je me sens mieux dans la photo couleur. Ce qui me motive le plus, c'est d'essayer de faire du "beau" avec des sujets qui ne sont pas toujours intéressants. Chaque photo est un défi dans sa réalisation, notamment au niveau du cadrage.

Quelle est la journée-type d'un photographe de presse ?

Dans ce métier, les journées-type n'existent pas. On vit par rapport aux événements. Un coup de téléphone, un e-mail et on est parti. C'est l'actualité qui construit notre métier, il est donc difficile de la prévoir. Chaque événement est imprévisible, ce qui fait que le quotidien n'est pas 8h-17h. C'est sept jours sur sept, à n'importe quel moment.

Comment voyez-vous l'évolution de votre carrière ?

Au fil du temps, j'ai commencé à me faire connaître et apprécier. Grâce à cette persévérance, j'ai pu évoluer vers le statut de journaliste indépendant. J'ai aussi intégré la Maison de la Presse de Charleroi en tant qu'administrateur. Un de mes bureaux s'y trouve. J'ai débuté de rien et, aujourd'hui, je compte poursuivre cette ascension.

Quelles sont pour vous les qualités requises pour être un bon photographe ?

La première qualité qui s'impose à moi est la créativité. Il faut pouvoir saisir l'information rien qu'en regardant la photographie. La culture générale est aussi très importante car on doit pouvoir expliquer ce qu'on photographie. Mais sans la patience et l'inspiration, le métier peut s'avérer très difficile.

Quels conseils pouvez-vous donner à ceux qui débutent dans le métier ?

Pour réussir dans cette profession, l'esprit d'initiative est essentiel car il facilite les relations sur le plan politique, économique et social. Un bon carnet d'adresses est un atout non négligeable pour le succès professionnel. Enfin, la timidité est un vilain défaut en photographie ; elle ferme beaucoup de portes.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.