Quelle est votre formation ?

J'ai fait mes études gréco-latines suivies d'un master sciences économiques et sociales, option économie publique, aux F.U.N.D.P (UNamur) en 1989.

Comment devient on receveur communal ?

On devient receveur communal en passant un examen suite à un appel aux candidatures interne ou externe. Cet examen comprend généralement, et selon les communes, la synthèse d'une conférence, un examen écrit pratique de comptabilité communale ainsi qu'une épreuve écrite théorique sur les matières juridiques se rapportant à la fonction, notamment en droit constitutionnel, la nouvelle loi communale, le droit fiscal, la législation sur les marchés publics, le règlement général de la comptabilité communale et le droit administratif. Une épreuve orale est aussi organisée devant un jury composé du Secrétaire Communal et de receveurs extérieurs.

Sur proposition du Collège Echevinal, le Conseil communal nomme à huis clos le receveur parmi les candidats ayant satisfait aux différentes épreuves organisées.

En quoi consiste votre métier ?

Il comporte de multiples facettes. La nouvelle loi communale précise en son article 136 que "Le receveur communal est chargé, seul et sous sa responsabilité, d'effectuer les recettes communales, d'acquitter sur mandats réguliers les dépenses ordonnancées..."

Le règlement général sur la comptabilité communale précise ou induit, en outre, les missions suivantes :

  • Établissement du bilan et du compte de résultats de la commune annuellement (comptabilité générale) ; 
  • Gestion de la dette de la commune ; 
  • Gestion de la trésorerie de la commune ; 
  • Tenue de la comptabilité budgétaire de la commune ; 
  • Contrôle de la régularité des droits de la commune et de ses dépenses ; 
  • Gestion des poursuites en matière de taxes et redevances communales, des non-valeurs et des irrécouvrables.

Travaillez-vous en équipe et si oui, de quelle façon ?

Outre le receveur, le service de la recette est composé de 15 personnes travaillant en "cellules" : encodage comptabilité, recettes générales, caisse centrale, contentieux, taxes, gestion de l'extraordinaire et des salaires.

D'un point de vue hiérarchique, comment est organisé votre service ?

Le receveur communal dépend hiérarchiquement et uniquement du Collège Echevinal sans intermédiaire. Les membres du personnel de la recette dépendent, quant à eux, du secrétaire communal et ont un chef de service propre qui n'est pas le receveur.

Quelles sont les difficultés de votre profession ?

Concilier le cadre légal de la fonction qui est, par définition, rigide et les réalités quotidiennes qui nécessitent souvent de faire preuve d'une certaine souplesse pour éviter des blocages inutiles.

Avez-vous dû suivre des formations complémentaires durant votre carrière ?

Une formation à proprement parler, non. Chaque année se déroulent un grand nombre de séminaires ou de colloques touchant différentes facettes du métier auxquels je participe régulièrement.

Quels sont les avantages et inconvénients de votre profession ?

Avantage(s) : tout d'abord, il s'agit d'un métier à compartiments multiples, très peu routinier et en constante évolution car le cadre législatif évolue sans cesse et nécessite des adaptations au niveau des procédures internes d'exécution et de contrôle. D'autre part, le contexte financier, lui aussi, est mouvant (paramètres économiques, nouveaux produits financiers tant en termes de placements que de gestion de la dette, etc.). D'autre part, nous bénéficions d'une autonomie relative dans la gestion.

Inconvénient(s) : l'image "austère" du receveur dans la population qui le transforme souvent en "persécuteur fiscal".

Quelles sont les qualités indispensables pour exercer votre métier ?

Précision, rigueur et... pragmatisme.

Auriez-vous des conseils à donner aux personnes qui voudraient travailler dans votre secteur ?

Ne pas s'enfermer dans des comportements routiniers générateurs de dysfonctionnements. Ne pas travailler avec des œillères.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.