Michel Dopchie,
Opérateur de production

Interview réalisée en juin 2009

Au cœur du Hainaut Occidental, Ath ! Dans la cité des Géants, la société Floridienne Chimie fait office de vétéran ! Elle a été créée en 1898 et s’est forgée une réputation internationale dans la production de sels de métaux non ferreux et de stabilisants pour le PVC. Opérateur de production depuis 16 ans, Michel Dopchie a accepté de nous parler de sa profession.

Quelle est votre formation, votre parcours professionnel ?

Je suis âgé de 36 ans. J’ai obtenu un diplôme en 1990 dans un  secteur complètement différent, l’hôtellerie. Je travaille depuis 1993 au sein de cette entreprise en tant qu’opérateur de production. J’ai trouvé le secteur de la chimie fort intéressant. On connaît son horaire à l’avance même si c’est un travail à pauses (5-13h, 13-21h, 21-05h). Les rythmes de travail sont réguliers.

Comment pourrait-on décrire la profession d’opérateur de production ?

J’ai débuté à la section « stabilisant plomb » où il y a des préparateurs et des ensacheurs. Le brigadier prépare des mélanges (liquides ou secs) et il les vérifie avant que les opérateurs ne les posent sur des palettes. Ensuite, je suis passé dans la section qui s’occupe de l’oxydation du plomb-métal. Je travaille seul, ma fonction ne nécessitant pas beaucoup de manipulations. L’opérateur fait fondre du plomb qui est ensuite injecté dans de grosses cuves en fonte (un barton). Une oxydation se produit avant que le plomb ne devienne une poudre orangée qui s’appelle le massicot. Ce mélange passe dans un calcinateur qui enlève toutes les particules de plomb-métal et de fer pour au final être broyé et envoyé dans des silos vers la section « stabilisant plomb ». J’effectue la surveillance de l’ensemble de cette procédure ainsi que l’analyse avant l’envoi dans les silos. Je vérifie le bon fonctionnement des machines telles que les moteurs, les pompes ainsi que leur débit et je m’assure que les différents alvéolaire et systèmes de pompage ne se bouchent pas.

Quelles qualités faut-il réunir pour exercer cette profession ?

Il est impératif d’avoir une conscience professionnelle. On ne peut pas faire n’importe quoi ni n’importe comment ! Des procédures sont établies et elles doivent être respectées… de même que l’hygiène personnelle. On est obligés de prendre une douche à la fin de notre journée de travail. Etant donné qu’on travaille avec des métaux lourds, des équipements de protection sont obligatoires : masques, gants, lunettes et protections auditives. La résistance au stress est un facteur important, l’environnement de travail étant particulièrement bruyant. Enfin, une bonne formation est nécessaire. Elle peut s’effectuer en interne en l’espace de quelques semaines. De plus, il y a un parrainage dans l’entreprise, on se forme avec les plus anciens.

Quels sont ses avantages et inconvénients ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Ce n’est pas un travail répétitif et le salaire est attrayant même si on fait des prestations le soir, la nuit ainsi que les week-ends. Ces horaires irréguliers peuvent constituer aussi bien un avantage qu’un inconvénient. Par contre, il y a des risques pour la santé en cas de non-respect des règles de sécurité et d’hygiène. Des accidents peuvent survenir avec des clarks ou des chutes de palettes et, avec le temps, des maladies du dos peuvent apparaître. Il y a aussi l’exposition au bruit, la chaleur (environ 45°C) et le port des EPI (équipements de protection individuelle) qui occasionnent une certaine gêne.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Je citerais simplement les horaires. Au point de vue familial, cela constitue une facilité.

Cette profession a-t-elle évolué ces dernières années ? De quelle manière ?

Les évolutions ne sont pas considérables. Grâce à l’utilisation du clark et un plus grand nombre de commandes en vrac, on porte moins de charges qu’avant. D’ailleurs, il existe des formations de cariste spécifiques aux opérateurs. Autre chose : au point de vue sécurité, on a installé des filtres supplémentaires qui protègent aussi bien les riverains que les travailleurs.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune intéressé par le métier d’opérateur de production ?

Il doit se rendre compte qu’il va travailler dans l’industrie lourde et devoir se plier à des horaires à pauses et à des règles drastiques sur la sécurité et l’hygiène. Cela dit, la tendance actuelle va vers une chimie plus propre, plus verte, davantage soucieuse de l’environnement ainsi que la création de nouveaux produits sans recourir aux métaux lourds.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.