Mr Nico Broers,
Restaurateur - Conservateur
Interview réalisée en septembre 2009 |
Quel a été votre parcours scolaire ?
J’ai fait mes études à l'institut des Beaux-Arts Saint-Luc, à Liège, dans la section de conservation et restauration d'objets d'art (bachelier en arts plastiques, spécialisation en conservation d'œuvres d'art). Ensuite, j’ai poursuivi à la Northumbria University en Angleterre (Master in Fine Art Conservation).
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le métier de restaurateur – conservateur d’œuvres d’art ?
C’est un métier qui a de multiples facettes ce qui fait qu’on ne tombe pas dans une routine de travail. Chaque peinture ou objet peint est différent et nécessite des stratégies de conservation-restauration spécifiques. Chaque objet présente un nouveau défi. Le métier est en évolution constante. On est entouré de belles choses qui souvent ont une histoire à découvrir.
En quoi consiste votre métier concrètement ? Une journée type ?
Notre profession consiste à conserver et restaurer le patrimoine peint. Les traitements peuvent avoir comme objectifs la conservation, c'est-à-dire la stabilisation et la maintenance de l'objet, ou la restauration, donc le rétablissement des valeurs esthétiques d'une œuvre. Les méthodes choisies pour le traitement sont individuelles et basées sur les besoins spécifiques de chaque objet. Les matériaux utilisés pour le traitement d'un objet sont choisis d'après leurs aptitudes, leurs stabilités et leurs réversibilités. Notre profession est multidisciplinaire et il est souvent nécessaire de faire des recherches historiques, des examens et analyses scientifiques, de contrôler les conditions de conservation, ou encore de donner des conseils sur les conditions d’expositions et d’entreposage. Conduire des recherches relatives à la conservation-restauration ainsi que promouvoir une meilleure connaissance de la conservation-restauration fait partie de notre profession.
Qui peut faire appel à vos services ?
Des musées, collectionneurs, fabriques d'églises, institutions, toute personne qui possède une œuvre d'art peinte.
Quelle est la différence entre la conservation et la restauration d’œuvres d’art ?
La conservation, c’est toute action technique (directe et/ou indirecte) ayant pour but de prolonger la vie d’un élément du patrimoine sain ou dégradé.
La restauration concerne toute action directe en vue de mettre en valeur le(s) message(s) et/ou un état historique d’un élément du patrimoine dégradé.
La conservation peut être une conservation préventive (ensemble structuré des mesures directes ou indirectes intégrant toutes les personnes qui sont en contact avec le patrimoine dans le but d’augmenter l’espérance de vie des œuvres et des collections afin de permettre la transmission de leurs messages) ou curative (toute action entreprise en vue de stopper le processus de détérioration d’un objet.
Vous enseignez également votre discipline à l’Institut Saint-Luc à Liège. Comment se passe l’apprentissage des étudiants ? Que leur enseignez-vous principalement ?
L'enseignement est multidisciplinaire (chimie, physique, philo, histoire de l'art, déontologie, technique et technologie, etc.).
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
Le caractère multidisciplinaire de notre métier.
Quelles sont les qualités d’un bon conservateur-restaurateur ?
Le respect de l’œuvre, un bon sens d’observation, de la dextérité manuelle, de l’inventivité, être méthodique, avoir un esprit analytique, une capacité diagnostique, le sens du détail.
Comment voyez-vous l’avenir de votre métier ?
Je pense que nous assistons à une diversification du patrimoine, une spécialisation, ce qui entraine l’évolution d'un métier artisanal vers une discipline plus scientifique.
Est-il facile de vivre de ce métier en Belgique ?
Non !
Quels conseils pourriez- vous donner à une personne qui voudrait se lancer ?
Inventivité et persévérance.