Olivier Lebrun,
Négociant en véhicules d’occasion

Interview réalisée en juin 2023

Quel a été votre parcours professionnel ? 

A l’époque où j’ai débuté dans le commerce de véhicules d’occasion, il n’y avait pas de formation contrairement à aujourd’hui. J’ai donc fait des études supérieures en expertise automobile qui m’ont ouvert les portes pour travailler dans la vente de véhicules neufs et d’occasion pour des concessionnaires et des sociétés de leasing. 

Comment se présente le marché de l’achat et de la vente de véhicules d’occasion ?  

Il y a le marché dit « captif », organisé par les marques automobiles elles-mêmes, qui possèdent de beaux showrooms pour les exposer, et le marché des vendeurs d’occasion toutes marques. Et dans celui-ci, il y en a plusieurs sortes : des sociétés qui se sont créées une certaine réputation au fil des ans et qui peuvent vendre jusqu’à 3.000 véhicules par an, et d’autres de taille plus petite, avec donc moins de véhicules à disposition.   

Dans les sociétés à la réputation bien affirmée, le prix du véhicule pourrait être plus élevé, mais le service achat-vente devrait être, a priori, de meilleure qualité. 

Existe-t-il des négociants spécialisés dans un certain type de véhicules ? 

Oui, dans les ancêtres, voitures de sport, berline ou breaks, par exemple. D’autres ne font que de l’exportation. 

A quels éléments du véhicule le négociant doit-il être attentif lors de l’achat d’un véhicule ? 

A son état général et son historique que l’on peut facilement obtenir via le numéro de châssis. Il faut procéder à une inspection très soigneuse de tous les éléments dont ceux auxquels on ne penserait pas de prime abord. Par exemple, le dessous des pare-chocs ou le ciel de toit. Cela permet d’obtenir des informations précises sur l’usage qui a été fait du véhicule par son propriétaire et donc d’avoir une meilleure vue sur son état global.   

Et quelles sont les obligations du négociant vis-à-vis du client qui souhaite acheter un véhicule ? 

Un professionnel ne peut pas vendre un véhicule à un particulier sans lui fournir une garantie d’un an minimum. Il n’existe pas d’obligation légale à fournir la preuve du passage au contrôle technique avant la remise du véhicule à son nouveau propriétaire, mais la plupart des (bons) négociants le font. Enfin, le négociant est tenu de respecter les éléments mentionnés dans le bon de commande lors de la vente.  

Le négociant procède-t-il parfois à des petites réparations ? 

Même s’il doit posséder des compétences techniques de base, un négociant ne fait pas de la mécanique automobile. Toutefois, certains possèdent leur propre garage ou atelier où peuvent exercer des mécaniciens pour procéder à de petites réparations avant la remise en vente du véhicule. Et ils peuvent ainsi assurer un service après-vente.   

Le négociant s’occupe-t-il aussi de l’administratif ou ce sont des tâches exercées par du personnel différent ? 

Cela dépend à nouveau du négociant, mais de toute façon, il est préférable de connaitre les procédures administratives. 

Vous êtes également formateur au sein de l’IFAPME. Quels sont les grands axes de la formation « Négociant en véhicules d’occasion » ?  

Les cours de 1ère année sont : Organisation d'un point de vente, Gestion du processus de vente, Technicité automobile, Optimiser sa présence sur le net et visites extérieures. 

En 2e année : Gestion d'une entreprise du secteur de la mobilité, Achat de véhicules d'occasion, Technicité automobile. 

Quelles qualités vous paraissent importantes pour exercer ce métier ? 

Être sérieux et à l’écoute, maitriser l’art de la négociation, connaitre les modèles de véhicules automobiles et leurs particularités. 

Voyez-vous d’autres débouchés possibles à ce métier ? 

La consultance et le conseil dans l’achat et la vente auprès de particuliers ou d’entreprises.  

Quel conseil donneriez-vous à un jeune intéressé par ce métier ?

Beaucoup de gens ont une idée tronquée du métier. Ce n’est pas que de la vente d’un vendeur à un acheteur : maitriser tous les éléments techniques de l’automobile s’avère indispensable. Le métier tend à se professionnaliser de plus en plus.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.