Mr Samuel Veronesi,
Gestionnaire des flux en production

Interview réalisée en février 2019

Comment êtes-vous devenu gestionnaire des flux en production ? 

J’ai suivi le bachelier en management de la logistique et, dès mon diplôme en poche, une société m’a offert un job de dispatcheur au Luxembourg. Toutefois, j’ai vite compris que le monde du transport n’était pas fait pour moi. Par chance, sept mois plus tard, la FN Herstal (Fabrique Nationale d’armes à Herstal), chez qui j’avais fait un stage, me recontactait pour me proposer un poste au sein de la logistique. J’ai commencé en bas de l’échelle, en tant qu'opérateur avant d’être responsable de l’approvisionnement de la chaîne de montage d’une famille de produits spécifiques, et ce durant pratiquement deux ans. J’ai ainsi pu me forger une solide expérience dans la gestion de production au sein de l’entreprise. Cette expérience fut remarquée et je fais maintenant partie d’une nouvelle équipe qui œuvre à l’approvisionnement de la chaîne de montage en se focalisant sur l’optimisation des flux de production.

D’où vous vient cet intérêt pour la logistique ? 

Jeune, j’ai participé à un stage à l’armée au 4eme bataillon logistique de Marche-en-Famenne pendant une semaine. Ce qui m’avait le plus frappé c’était l’organisation, la planification et la rigueur qu’il fallait afin d’assurer un approvisionnement continu des autres unités. Le civil s’inspirant souvent du monde militaire, j’ai retrouvé cet esprit dans le cursus du bachelier.

En tant que gestionnaire des flux en production, qu’avez-vous mis en place à la FN Herstal ?   

Comme dans beaucoup de grosses entreprises, il y avait des failles dans le partage d’informations et l’instauration de notre nouvelle équipe a aplani tout cela. Nous avons mis l’accent, dans un premier temps, sur la communication et l’optimisation des flux d’informations. Dans un deuxième temps, j’ai placé des indicateurs pour mesurer les performances des différents ateliers, un par un, et pour identifier les différents goulots d’étranglement. Ensuite, j’ai œuvré à l’optimisation de la production en adaptant au mieux la planification du besoin aux contraintes de production, qu’elles soient physiques, économiques, techniques ou humaines. Le but était de mettre en place des processus et des routines pour fluidifier le flux sur l’ensemble de la chaîne de production. 

En quoi consiste ce travail de planification ? 

Chaque mois, je fournis un programme de production en donnant des priorités et des objectifs à atteindre. Cette planification se fait beaucoup via des outils développés sur Excel en parallèle avec l’utilisation de notre ERP (logiciel permettant de gérer l’ensemble des processus opérationnels d’une entreprise). Nous devons remettre des délais à nos différents clients internes ou externes (ligne de montage, fournisseur intermédiaire, service recherche et développement) avec les répercussions que cela aura sur le carnet de commandes. Nous sommes le point de contact de toute la FN Herstal.

Quel est l’objectif principal d’un gestionnaire des flux en production ? 

L’optimisation de l’approvisionnement de la chaîne de montage qui ne peut pas être à l’arrêt. Derrière cela, nous avons aussi un objectif de gestion de stock : le but est de ne pas avoir trop de stock et donc, au final, de limiter les coûts ! Ce dernier objectif peut parfois être difficile à atteindre car un autre objectif est aussi d’avoir des machines qui tournent à plein rendement. 

Quels sont vos principaux interlocuteurs ? 

Les responsables des différents ateliers internes. On descend parfois d’un niveau pour avoir l’information de base sur le terrain. Pour ce qui est de l’externe, nous avons des personnes référentes qui font l’interface entre la FN Herstal et les fournisseurs.

Quelles connaissances indispensables et spécifiques faut-il maîtriser pour exercer une telle fonction ? 

La maitrise d’un logiciel ERP. Il faut aussi avoir des connaissances en gestion de stock et de production. Des mots comme "stock de sécurité" ou "FIFO" ("First in, First Out" désigne une méthode de gestion des stocks) ne doivent pas vous être inconnus. Il y a aussi évidemment les connaissances informatiques de base (Excel, Word, Power Point, mails, etc.).

Qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?

Savoir que l’on apporte une valeur ajoutée à l’entreprise et voir les résultats de votre travail sur le terrain. Le contact humain est aussi important, rencontrer les gens, les écouter et travailler avec eux. Enfin, j’apprécie beaucoup analyser des données afin d’en tirer des solutions d’optimisation, c’est parfois long et rébarbatif mais indispensable pour prendre les bonnes décisions.

Quelle éventuelle difficulté rencontrez-vous dans l’exercice de votre profession ? 

Il faut parfois imposer des décisions. 

Et si vous deviez mettre une qualité en avant ? 

La diplomatie. Il faut pouvoir discuter sans froisser au risque de perdre la communication avec son interlocuteur.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.