Serge Delava,
Formateur chez Technocampus et Inspecteur d'installations électriques

Interview réalisée en juin 2023

Quel est votre métier, quelle(s) appellation(s) lui donnez-vous ? 

Inspecteur de réseau ou contrôleur électricien.  

Quel a été votre parcours de formation ? 

J’ai fait mes études en électricité industrielle où j’ai obtenu mon diplôme A3. De nos jours, cela correspond à une qualification dans le niveau inférieur.  

Ensuite, après une année de chômage, j’ai effectué mes cours du soir pour obtenir le niveau A2 (niveau secondaire supérieur) en électromécanique tout en étant occupé chez un employeur grossiste en produit pharmaceutique.  

Tout en restant chez ce même employeur et dans le but d’avoir une promotion, j’ai suivi des cours du soir en tant que programmeur analyste pour obtenir le diplôme de gradué (actuel bachelier). 

Ensuite, j’ai eu l’occasion de suivre une formation au C.E.M.I. (Centre d’Excellence en Maintenance Industrielle qui est devenu Technocampus). 

Un formateur du CEMI m'a proposé de devenir référent et j'ai été engagé. Mon salaire a fait un bond considérable et là, enfin, j’étais pleinement dans mon élément et heureux ! 

Quelles sont vos tâches quotidiennes ? 

Chaque jour, en tant qu'inspecteur, je vérifie les installations électriques pour m'assurer qu'elles fonctionnent correctement et en toute sécurité. Je regarde attentivement les câbles, les interrupteurs et les autres composants pour repérer tout problème potentiel. Ensuite, je réalise des tests pour mesurer la tension et la résistance des circuits.  

Une fois mon inspection terminée, je rédige un rapport détaillé pour expliquer ce que j'ai trouvé et recommander des solutions si nécessaire. Mon objectif est de garantir que les installations électriques respectent les normes de sécurité en vigueur en Belgique, assurant ainsi la sécurité des personnes et des biens. 

Comment travaillez-vous (horaires, organisation, etc.) ? 

Je travaille à temps plein 40h/semaine avec 15 jours de récupération par an en plus des vacances du fait de mon horaire.  

C’est un travail en équipe (de nuit, de jour...). Quand il y a parfois des missions, on fait des heures supplémentaires et des déplacements, cela apporte toujours des “extras”.  

Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir exercer ce métier ?  

Ce qui m'a poussé à m’intéresser à l’électricité, c'est l’intérêt pour le fonctionnement des systèmes électriques. Depuis que je suis enfant, j'ai toujours été curieux de comprendre comment l'électricité alimente nos maisons et nos appareils. 

Mais pour la formation, c’est grâce à un « déclic » vers l’âge de 14-15 ans. Un jour, mon père qui avait très peu de temps pour s’occuper de moi, s’est donné une journée complète pour m’expliquer sur un Commodore 64 (PC de l’époque) comment tracer une ligne du haut de l’écran à gauche vers le bas de l’écran en bas à droite en langage machine, ce qui m’avait vraiment captivé et attiré toute mon attention… 

C’est ce jour-là que je me suis dit : « C’est ce que je veux, vraiment !!! » 

J’ajouterai avec force qu’à partir du moment où une personne donne une explication sincère et avec toute l’empathie possible à un apprenant, le lien est fait et l’apprentissage peut commencer avec ses « hauts » et ses « bas », ce qui est logique et humain, bien sûr. 

Comme le disait Philippe Meirieu pour un apprentissage réussi, la règle d’or est de savoir : 

Lier (Créer un lien fort et sincère) -> Délier (Permettre à l’apprenant d’avoir des portes ouvertes pour tenter ses essais/erreurs afin qu’il puisse exercer sa créativité et montrer ses capacités) -> Relier (L’apprenant revient vers nous avec son « feedback », ses impressions, etc.).

Quels sont les aspects positifs du métier ? 

Les aspects positifs de ce métier résident dans les découvertes et les expériences constamment renouvelées, évitant ainsi toute routine. Par exemple, le dépannage n'est jamais identique, chaque intervention est unique. Le câblage et la surveillance d'installation ne sont pas routiniers non plus, car chaque personne apporte sa propre "signature" à travers sa manière de faire et le soin apporté.  

On découvre régulièrement de nouveaux éléments, des composants programmables de nouvelle génération, et on utilise des logiciels évolués pour la lecture et la modification de plans. Le monde des composants est en perpétuelle évolution, tout comme les types de conducteurs, câbles et fils. 
Ce métier permet de maintenir des liens sociaux et de rester informé en communiquant avec des architectes, des entreprises, le secteur public, etc. De plus, il renforce l'estime de soi et la confiance en ses capacités. À l'issue de cette formation, vous serez écouté et respecté pour votre expertise en tant qu'inspecteur ou inspectrice d'installations électriques, un rôle qui commande respect et attention. 

Enfin, on rencontre toujours de nouveaux cas spécifiques ou insolites, rendant chaque journée différente.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite se lancer dans ce métier ? 

Mon premier conseil est de ne pas demander un salaire trop élevé à votre futur employeur. Il est également crucial de rester attentif aux opportunités d'évolution au sein de l'entreprise et à la qualité du travail effectué, car cela impacte directement votre estime de soi. 

Ensuite, chercher sans cesse à franchir des nouvelles limites (grandes ou petites) afin d’évoluer mais surtout ne pas rester dans sa zone de confort et risquer de rentrer en « léthargie » car cela aboutira toujours à l’isolement social, la faible estime de soi, etc.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.