Umberto Rotondi,
Technicien dentaire au sein du Laboratoire dentaire Rotondi
| Interview réalisée en juillet 2020 |
Quel est votre parcours scolaire ?
Lorsque j’ai fini mes humanités, j'ai fait une année d'apprentissage en prothèse dentaire et deux années aux Arts et Métiers à Bruxelles.
Au départ, pourquoi avoir choisi le métier de technicien dentaire ?
J'ai choisi cette profession car elle donnait libre cours à mon côté artistique tout en restant dans une branche reliée au médical.
Pourriez-vous décrire une journée-type ?
Une journée de travail commence par une mise en place opérationnelle aux alentours de 8h30. La première étape consiste à sélectionner les travaux à réaliser, en priorisant les urgences, les réparations, les commandes et les fournitures nécessaires.
Ensuite, la préparation des modèles de travail débute, que ce soit en plâtre ou en résine. Les occlusions sont installées sur les articulateurs afin de simuler les mouvements des articulations. Le travail sur la partie pratique fixe commence, soit par la technique de scannage, soit par celle de la cire perdue. En parallèle, la partie amovible des prothèses est également en cours de réalisation. La journée se termine généralement vers 17h00.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées au quotidien ?
La principale difficulté est liée aux délais à respecter surtout lorsque des urgences inattendues se présentent, qui perturbent l'organisation du staff. Nous sommes aussi tenus de gérer différentes techniques, ce qui peut être une autre difficulté.
Et les avantages ?
C'est un métier très varié, il est donc très difficile de s'ennuyer étant donné que tous les cas sont différents.
Vous avez plus de 30 ans de métier. Quelles évolutions avez-vous pu constater depuis vos débuts ?
Notre métier a vraiment évolué en précision et en complexité avec l'arrivée du digital. Cette évolution crée de nouveaux emplois et de nouvelles perspectives mais aussi un changement radical de la figure du prothésiste dentaire auprès des praticiens, devenant un membre à part entière de l’équipe dentaire.
Est-ce un secteur où il y a beaucoup d’emplois ?
C'est un secteur qui est en évolution. On recherche des personnes pour accomplir différentes tâches (scanner, gérer les finitions, se concentrer sur l'esthétique, etc.) mais aussi pour des travaux considérés comme basiques.
L’investissement financier étant important, est-il encore possible pour un technicien dentaire de s’installer comme indépendant ou la tendance va-t-elle vers des regroupements de professionnels qui mutualisent les coûts ?
Le regroupement est une solution pour diminuer les coûts, c’est ce que l’on retrouve dans les laboratoires de 10, 20 ou 30 personnes, mais il existe encore beaucoup de petites unités d'une ou deux personnes car cela reste tout de même un métier artisanal.
D’après vous, quelles sont les qualités requises pour être un bon technicien dentaire ?
Pour devenir ou être un bon prothésiste dentaire, je vous dirais que la personne doit avoir un petit don artistique et qu’elle doit aimer sa future profession. Le reste peut s’apprendre avec le temps.