Mr Van Reuterghem,
Technicien en aéronautique
Responsable de la formation des techniciens au Sabena Training Center (actuelle Brussels Airlines).
Qu'est-ce qui est important dans la formation de base d'un technicien ?
Une bonne formation technique, de préférence en électronique.
Dans quels secteurs travaillent les techniciens que vous formez ?
On distingue, d'une part l'entretien des avions, d'autre part les ateliers.
Quelles formations préalables doivent avoir les techniciens de ces différents secteurs ?
Dans l'entretien, il y a la maintenance lourde et la maintenance légère. Les techniciens d'entretien doivent avoir fait, au minimum, des études secondaires supérieures.
Dans les ateliers, on trouve :
- les ateliers moteurs, où les techniciens doivent être capables de faire une révision complète, et donc avoir une formation de l'enseignement secondaire supérieur technique, mécanicien ou électromécanicien,
- les ateliers « avionics » (aviation et électronique) où se trouvent des techniciens venant du secondaire supérieur, des électroniciens ou des électriciens,
- les ateliers « généraux » où on fait de tout : mécanique, hydraulique, pneumatique, tôlerie, etc. On y trouve des mécaniciens sortis de l'enseignement technique professionnel mais aussi des tourneurs, des fraiseurs, des tôliers, etc.
Quelle formation donnez-vous aux techniciens d'entretien ?
Au début, 55 jours complets de cours de base en aéronautique. Après, ils peuvent commencer à travailler avec quelqu’un dans le hangar.
Ensuite, ils peuvent suivre un cours « machine » sur un avion spécifique, Boeing ou autre.
Après la réussite d'examens portant sur des connaissances techniques de niveau secondaire supérieur et bien entendu sur l'anglais technique, ils deviennent exécutants de deuxième catégorie.
Pour devenir exécutant de première catégorie, il leur faudra suivre une formation sur un deuxième type d'avion et, à nouveau, réussir des examens oraux et écrits, avoir 21 ans et 3 ans d'expérience comme mécanicien.
Y a-t-il des techniciens spécialisés lors des escales ?
Effectivement, il y a des mécaniciens d'escales. Ils doivent avoir une bonne connaissance globale de l'avion. Leurs actions sont limitées, mais ils doivent pouvoir juger de la gravité des pannes. Ce sont, généralement, des mécaniciens de première catégorie mais qui ont dû, en plus, passer des examens pour chaque type d'avion.
Quand un mécanicien obtient-il une licence ?
Quand il est qualifié pour entretenir un type d'avion particulier et qu'il a réussi les examens nécessaires, il obtient une licence pour tel ou tel type d'appareil, mais ce n'est pas éternel. Elle peut être retirée quand, par exemple, on ne peut prouver qu'il a travaillé sur le type d'avion pendant au moins six mois sur les deux dernières années.
C'est l'enseignement technique de l'entreprise qui assure la formation, mais c'est la « Quality Assurance » qui assure les licences, qui joue le rôle d'inspecteur.
Comment devient-on instructeur ?
Il faut avoir au minimum 25 ans, 5 ans d'expérience (instructeur technique) ou 7 ans d'expérience (instructeur hangar) dont au moins 4 ans comme exécutant.
Est-ce qu'un bachelier industriel a plus de chances au départ qu'un diplômé de l'enseignement secondaire supérieur pour devenir technicien ?
Dans certains secteurs, sans doute. Mais de toute façon, l'examen d'embauche est le même pour tous, et est de niveau secondaire supérieur. Les bacheliers techniciens augmentent leurs chances de progresser. Beaucoup de techniciens font un graduat en cours du soir, par la suite.
Pourriez-vous nous parler de la formation des techniciens qui travaillent dans les ateliers ?
Dans les ateliers moteurs, les techniciens ont 12 jours de cours de base, plus une formation continue sur les moteurs. Les techniciens « avionics » (aviation et électronique) ont une formation à la carte qui se fait souvent en collaboration avec le constructeur. Et dans les ateliers généraux, les cours de base durent 5 jours, sauf pour les tôliers, qui ont 15 jours de cours de base et 10 jours de formation spécifique.