Mme Véronique Machgeels,
Architect Business Designer

Architect business designer chez CSC (Computer Sciences Corporation), une grande entreprise de services informatiques.

Quel est l'intitulé exact de votre fonction ?

Je suis Architect Business Designer pour CSC. Notre mission est de fournir à nos clients des solutions adaptées à leurs besoins spécifiques en leur apportant les bénéfices des nouvelles technologies.

Pouvez-vous nous décrire votre métier ?

Cela consiste à comprendre et modéliser les besoins du client dans une expertise. Cette analyse sert ensuite, soit à fournir une information suffisante à l'équipe technique pour le développement de la solution demandée par le client, soit à définir une nouvelle stratégie, dans le cadre d'un « business improvement/re-engineering ». Il s'agit d'estimer le travail à réaliser suivant les besoins des métiers analysés, d'après un cahier des charges ou suivant une réunion de travail, d'organiser et coordonner tout le travail d'analyse, d'en faire le suivi, d'assurer la faisabilité de l'architecture fonctionnelle, en ligne avec les contraintes techniques.

Dans le cadre d'un développement sur mesure ou de suivi d'applications, l'architecte est également responsable de la cohérence de l'ensemble du système, et doit en connaître le fonctionnement global. Un autre aspect consiste à répondre aux appels d'offre, en rédigeant les propositions de solutions.

Comment se déroule une journée type ?

Dans le cadre du suivi d'une solution en production, la première étape de la journée consiste à voir quels sont les problèmes en production, de déterminer les composants pouvant être la cause du problème et d'assigner les tâches à l'équipe.

La plus grande partie de la journée se passe en rédaction de documents fonctionnels (ou leur relecture), ainsi qu'en réunions. Ces dernières peuvent être tenues conjointement avec le client, dans le cadre de « Design Review Board », par exemple, ou lors du suivi des projets. Des réunions internes à l'équipe sont également nécessaires afin de communiquer les décisions prises au niveau gestion de projet ou pour travailler ensemble à l'élaboration d'une solution.

Dans le cas du développement sur mesure d'une solution, une partie du temps est également attribué aux tests des modules déjà réalisés.

Quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

Scolaire : Secondaire en option littéraire, puis master en sciences informatiques à L'ULB.

Professionnel : J'ai travaillé 1 an chez Ernst & Whinne (en France), société internationale d'audit financier. J'étais membre d'une équipe développant des systèmes experts dédiés aux auditeurs financiers internes, en vue de les aider à consolider les données financières des clients, en fonction des systèmes informatiques et financiers de ces derniers. Ensuite, je suis restée 9 ans chez Platinum (en France), un éditeur américain de logiciels spécialisés dans les systèmes orientés objets et les bases de connaissance. Je suis passée par tous les postes d'un éditeur de logiciels, c'est-à-dire : avant-vente, installation des logiciels, développement de prototypes de faisabilité, réponses aux appels d'offres, formation des clients aux produits et méthodes de développement, consultance pour aider les clients à mettre en ouvre ces produits en développant de nouveaux systèmes. Après cela, j'ai travaillé durant 2 ans chez Ariane (en Belgique), société de service franco-belge. En tant que cheffe de projet, je répondais aux appels d'offre, je faisais du consulting en SPICE et ITIL, c'est-à-dire que j'aidais les clients à réaliser des audits internes afin de recommander des améliorations de procédures de travail basées sur les standards IT et les best practices. Depuis 2 ans, je suis chez CSC (en Belgique).

Votre formation a-t-elle été suffisante pour exercer votre profession ?

Au niveau théorique et technique certainement, ainsi que par rapport à la capacité d'apprentissage. Par contre, c'est ma formation littéraire du secondaire qui m'aide lors de la relation avec les clients et qui m'apporte beaucoup pour la modélisation et la rédaction des documents. Les études informatiques sont par définition « scientifiques » et oublient souvent la partie « relations humaines » aussi très importante, du moins dans la branche que j'ai choisie.

Selon vous, quel est le profil idéal pour être engagé pour une telle fonction ?

Le profil idéal doit avoir une formation en informatique avec une spécialisation en modélisation.

Il faut un bon niveau conceptuel, connaître plusieurs types de méthodes d'analyse et de développement, avoir soi-même programmé afin d'être en mesure d'évaluer les difficultés/faisabilités techniques. Dans le même but, avoir été en contact avec plusieurs environnements techniques différents est intéressant.

La patience et un sens pédagogique certain ainsi que du leadership sont des qualités humaines importantes à avoir.

La connaissance de l'anglais est primordiale, et si possible les langues du pays dans lequel vous travaillez.

Qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier ? Y-a-t-il néanmoins certains aspects négatifs à souligner ?

Ce qui me plaît, c'est la diversité des domaines abordés, tant en termes de secteurs d'activités (industrie, gouvernement, banque, assurance, télécommunication, etc.) que de problématiques (gestion, construction de produits, diagnostic médical, conception/fabrication assistées par ordinateur, etc.). Les activités professionnelles elles-mêmes sont également variées : formation, rédaction, analyses diverses avec ou sans AGL (Atelier de Génie Logiciel), rencontre avec les clients, etc. La routine n'existe donc pas !

L'aspect négatif est le contre-pied du positif : il est parfois fatigant de passer d'un client à l'autre, de bouger (physiquement) sans arrêt. De plus, il n'y a pas d'horaires, le travail doit être fait pour une date donnée.

Que pensez-vous des stages, est-ce un passage obligé ?

Oui, mais une solide formation académique est aussi nécessaire. Il est possible de faire « ses premières armes » chez son premier employeur. 

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans ce métier ?

Avoir une formation de base généraliste, ne pas vouloir se spécialiser trop vite.

Quel est votre meilleur souvenir professionnel ?

Se rendre compte qu'une application à laquelle on a participé est toujours utilisée par un très grand nombre, des années plus tard.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.