Vincent Gilain,
Technicien en électronique
| Interview réalisée en juin 2021 |
Quel est votre métier, quelle(s) appellation(s) lui donnez-vous ?
Je suis technicien chez Thales (Acteur majeur des secteurs de la défense, de l'aéronautique et des hautes technologies), j'ai la charge de l’intégration, de la vérification et de la validation du processus de qualité.
Mon rôle consiste à vérifier la qualité des nouveaux équipements de Thales en réalisant des tests afin de m'assurer de leur bon fonctionnement.
Quel a été votre parcours de formation ?
En secondaire, j'ai suivi des générales scientifiques.
J’étais intéressé par les études d’ingénieur, mais je n’imaginais pas bien le métier. Les métiers techniques, on ne les connait pas bien, c’est dommage. Du coup, comme j’ai toujours été attiré par la technique, j’ai fait un bachelier en électronique appliquée.
Déjà plus jeune, je démontais des appareils en panne pour voir comment ça fonctionnait à l’intérieur.
Je travaillais chez Cegelec, fournisseur de matériaux électroniques et je travaillais dans un laboratoire qui dépannait ou concevait ce genre de matériaux.
Ensuite, on a travaillé pour créer des bandes passantes pour Thales et du coup, comme l’univers de l’aérospatial me plaisait, j’ai postulé pour Thales.
Que faites-vous, concrètement, dans votre travail ? Quelles sont vos tâches quotidiennes et plus exceptionnelles ?
C’est différent chaque jour.
Mais en général, on commence avec une réunion le matin avec les responsables techniques pour trouver une solution aux problèmes et planifier ce que l’on va faire.
On travaille ensuite sur les équipements qu’on nous a confiés. On fait le rapport de test de ce qu’on a fait. C’est essentiellement un travail d’équipe, on est en communication avec d’autres intervenants : des analystes, des experts techniques. On doit leur rendre des comptes sur les anomalies qu’on remarque pour trouver les solutions.
Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir exercer ce métier ?
Bonne question ! L’électronique offre cette possibilité de pouvoir pratiquer chez soi sans investir trop dans du matériel. C’est à la fois un métier et un hobby.
Avec du petit matériel, on peut déjà s’amuser. Par exemple, Qelectro est un logiciel Open Source destiné à réaliser des schémas électriques. Il permet de faire plusieurs choses, adapté pour tous les publics qui sont intéressés.
J’aime ce que je fais et cela me poursuit chez moi, avec plaisir, dans ma vie de tous les jours. Comme c’est un milieu en pleine mutation, on a besoin de prendre le temps de se mettre à jour. Et pour moi, ce n’est pas une corvée.
Il y a aussi eu des échanges avec l’entourage, des personnes de terrain.
Quels sont les aspects positifs du métier ?
On ne s’ennuie pas, pas de routine et une perpétuelle évolution.
Je ressens de la fierté de voir les choses fonctionner à la fin. Chez Thales, quand je vois le résultat fini auquel j'ai contribué en surmontant les difficultés, je suis fier !
Par moment, il faut gérer le stress sur les projets. On doit pouvoir prendre du recul face aux difficultés. Mais cela s’apprend !
Quelles qualités faut-il avoir pour ce travail ?
Il est important d'être curieux et autodidacte : s'intéresser et découvrir par soi-même dans son travail, en expérimentant de nouvelles choses. Lorsqu'on reçoit un nouvel équipement, il faut comprendre comment il fonctionne.
Il faut être précis et persévérant, car on travaille souvent avec des éléments assez petits. Il est crucial de manipuler les instruments avec soin pour ne pas les endommager. La délicatesse est également nécessaire.
Le travail en équipe est essentiel car on ne travaille pas seul.
Il est également important de savoir communiquer et de maitriser l'anglais. Dans ce domaine, de nombreuses choses sont organisées en anglais, que ce soient les réunions, les rapports à rédiger, ou la documentation. Cela nécessite une bonne maitrise de la langue. Même en ligne, la plupart des tutoriels sont en anglais.
Enfin, il est indispensable de respecter les délais, qui sont de plus en plus courts, surtout pour faire face à une concurrence de plus en plus intense.
Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite se lancer dans ce métier ?
Je conseillerais d'essayer chez soi, d'expérimenter, et de consulter des ressources en ligne pour se documenter sur le sujet.
Au début de l'informatique, les passionnés s'y intéressaient et expérimentaient déjà seuls, tandis qu'aujourd'hui, beaucoup se sont éloignés de cet intérêt. Il est nécessaire de réapprendre les bases. Nous avons tendance à être plus des utilisateurs que des concepteurs.
Je conseille aux jeunes de suivre cette voie car c’est un secteur avec beaucoup de demandes.
Déjà dans les années 2000, l’électronicien était un métier en pénurie. Et ça l’est toujours actuellement. Je n’ai jamais chômé, j’ai toujours travaillé ! Pareil pour mes collègues de l’époque.
C’est ouvert aux filles comme aux garçons ! Et c'est possible de faire des études de bachelier en électronique sans avoir fait de techniques en secondaire.