Virginie,
Technologue en imagerie médicale au sein d’un hôpital
| Interview réalisée en avril 2020 |
Pouvez-vous expliquer votre parcours scolaire et professionnel en quelques mots ?
A la fin de ma rhéto, je ne savais absolument pas vers quelle orientation professionnelle j’allais me diriger. La médecine était un domaine qui m’attirait mais je ne me voyais pas étudier autant d’années ; en plus, j’étais déjà maman et mes parents ne pouvaient pas s’occuper de mon fils trop longtemps. J’ai fait un test d’orientation professionnelle et on m’a dirigée vers le métier de technologue en imagerie médicale (TIM). Je n’avais jamais entendu parler de ce métier et j’ai donc commencé à me renseigner. Les informations obtenues semblaient correspondre à mes attentes et je me suis inscrite.
Vous travaillez au sein d’un service IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Concrètement, quelles sont vos tâches quotidiennes ?
Mon travail est de faire en sorte que le service tourne bien.
Cela va de la prise en charge du patient (inscription, accueil, questionnaire afin de s’assurer qu’il n’existe aucune contre-indication à réaliser une IRM) à la mise en place du cathéter, la préparation des produits de contraste et médicaments, la préparation de l’injecteur, l’installation du patient, la réalisation de l’examen, le choix des séquences en vue d’une aide au diagnostic et la désinstallation du patient. Je veille aussi à ce que le service ne manque de rien tant en matériel qu’en médicaments. Nous devons également nous renseigner sur la compatibilité du matériel implanté chez un patient sans devoir nécessairement avoir recours à un médecin.
Au-delà de l’aspect technique, vous devez aussi informer et rassurer les patients…
Bien sûr. Nous ne sommes pas que des « pousse-boutons ». Nous sommes d’abord là pour écouter le patient, répondre à ses attentes et parfois calmer ses angoisses. Notre devoir est de leur apporter un maximum d’informations afin que les examens se passent sans le moindre problème et qu’ils soient bien préparés.
On confond souvent l’infirmier spécialisé en imagerie médicale avec le technologue en imagerie médicale. Pouvez-vous expliquer en quelques mots ce qui les distingue ?
Les études principalement puisque les TIM ont beaucoup moins de cours sur les actes infirmiers (pansements, drains, sondes, etc.). Cependant, nous devons être capables d’assister le médecin en cas de biopsie, de pose de drain, d’infiltration, etc.
Nous devons également manipuler les pousse-seringues[1] ou tout autre appareillage.
Quels sont les autres professionnels avec lesquels vous collaborez ? Quelles sont leurs missions ?
Bien entendu, des radiologues travaillent dans notre service, mais également des kinés et des infirmiers.
Nous avons également des collaborations étroites avec les anesthésistes et réanimateurs lorsque nous réalisons des examens sous anesthésie.
Et, dans le milieu hospitalier, nous avons des contacts avec les brancardiers, les infirmiers et les médecins des étages ainsi qu’avec les médecins consultants et les médecins urgentistes.
Selon vous, quels sont les avantages de votre métier ?
Nous avons l’avantage d’avoir un bon contact humain avec les patients ainsi qu’une relation et une collaboration étroite avec les radiologues.
C’est un métier qui bouge et qui est riche par sa diversité.
Notre diplôme peut aussi nous permettre de travailler au sein d’une firme vendant du matériel d’imagerie, par exemple.
D’après votre expérience, quelles sont les qualités requises pour exercer le métier ?
Il faut avant tout aimer la physique, qui est souvent un obstacle lors de la première année d’étude.
Ensuite, il faut avoir un bon côté social et surtout aimer le contexte hospitalier.
Être polyvalent et aimer travailler en équipe mais également avoir une capacité d’écoute, de l’empathie, de la disponibilité et faire preuve de rigueur et de précision.
L’imagerie médicale est un secteur en forte évolution. Comment voyez-vous l’avenir pour les technologues en imagerie médicale ?
Evidemment, la technologie ne cesse d’évoluer et les appareils deviennent de plus en plus performants, donnant des images avec une très belle résolution. Il est important d’avoir des TIM formés afin de maitriser les dernières nouveautés en termes d’appareillages.
Nous devons continuellement nous former. Chaque année, il y a plusieurs congrès partout dans le monde où l'on nous parle des nouvelles technologies. Il y a aussi des formations en interne, notamment sur la radioprotection.
[1] Dispositif médical utilisé pour administrer une faible quantité de fluide à un patient.