Mme Virginie Borsani, Peintre

Interview réalisée en août 2009

Pouvez-vous retracer votre parcours ?

J’ai fait une partie de mes secondaires en art graphique à Saint-Luc à Bruxelles, ensuite j’ai suivi le cours de l’atelier de peinture à la Cambre, Ensav. Pendant de nombreuses années, j’ai donné des cours de peinture dans des académies partout en Belgique.

Pourquoi avoir choisi la peinture ? Qu’est-ce qui vous plaisait dans cette discipline ?

Je suis née avec un pinceau et un crayon en main, c’était comme une évidence. Quand j’étais petite, mes parents m’offraient une boite de 20 feutres ou de crayons de couleur. Je ne m’arrêtais de dessiner que lorsque j’avais utilisé toutes les couleurs, sans exception. Prendre un outil et le faire glisser sur une surface blanche, cet acte magique qui laisse des traces colorées, c’est pour moi la meilleure façon de m’exprimer et de retrouver mes 10 ans.

Quelles sont les qualités qu’un artiste peintre doit posséder ?

Avoir une grande passion pour la vie d’artiste et la passion de l’art.

En quoi consiste la vie d’un artiste justement ?

Consacrer le plus de temps possible à son art, à n’importe quel moment de la journée, même la nuit quand on n’a pas toujours le temps la journée (mon cas). J’aime travailler la nuit, donc ce n’est pas un problème pour moi.  Être régulier dans son travail, sans relâche, faire des êtres et des choses qui nous entourent un moyen de s’exprimer. C’est-à-dire être à l’écoute de ce qu’on ressent pour ensuite l’utiliser.

Concrètement, comment se déroule votre travail ? Travaillez-vous sur commande ?

J’ai eu des commandes biographiques avec mon travail de carte, pour un monsieur qui voyageait beaucoup par exemple.
Sinon, je travaille seulement quand je suis heureuse, parce que ma peinture doit rester l’expression de ce qui est positif, grâce aux couleurs que j’utilise. Même si, parfois, dans le sujet, on sent une certaine inquiétude.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Les étoiles, la carte routière et le corps humain interne. Ils ont en commun le thème de la circulation.

Exposez-vous souvent ? Si oui, comment préparez-vous une exposition ?

Il y a six mois, j’exposais presque tout les deux mois. Mon travail attend dans mon atelier d’être montré, je ne prépare rien en particulier, je continue à travailler au même rythme. Mais depuis mon travail a pris un très grand virage... surprise ! Il s’agit toujours des mêmes sources d’inspiration mais en poussant plus loin la représentation des organes humains. 

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées dans votre parcours ?

Pas de difficultés en particulier. Ma priorité n’est pas d’exposer et donc de me battre pour me faire reconnaitre, je peins avant tout pour moi. J’ai quelque chose à dire et je le montre. Mais parfois, j’aimerais avoir un mécène quand je dois investir dans du matériel.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre métier ? Le moins ?

J’aime quand je me retrouve en paix dans mon atelier, lieu magique où rien de grave ne peut m’arriver. J’aime moins quand on fait de l’art un objet de commerce sans vraiment s’intéresser à ce qui est exprimé et comment c’est exprimé.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer ?

Pas facile comme question... Je n’ai toujours pas trouvé toutes les réponses. Il faut y croire et investir sa vie. La peinture n’est pas un métier mais la vie. Si vous voulez gagner beaucoup d’argent, il faut être homme d’affaire avant tout et non un artiste pur. Il faut aussi bien s’entourer, trouver les bonnes personnes. Avoir la petite flamme et la chance qui va avec. Mais si votre priorité est de vous exprimer, alors il faut travailler 24h sur24.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.