Mr Xavier Querriau, Géographe

Interview réalisée en janvier 2009

Pourquoi avez-vous décidé de vous orienter dans la géographie ?

L’idée de me lancer dans des études de géographe m’est venue de mon professeur de géographie de l’époque. Ce dernier m’a en effet donné le goût pour cette science via des exposés plus passionnants les uns que les autres. C’est en me renseignant sur mes futures études que j’ai appris que géographe était bien un métier… et donc j’ai foncé !

Quel fut le thème de votre mémoire ?

"Analyse de la localisation optimale des unités de soins de santé dans une province du Rwanda (Kibungo)".

Pouvez-vous nous expliquer votre métier de géographe auprès de bpost ?

Pour être tout à fait honnête, on ne m’a pas engagé en tant que géographe mais bien plutôt en tant qu’universitaire ayant fait ensuite un master en gestion. Toutefois, mes différents responsables ont vite compris l’intérêt d’avoir un géographe dans leur équipe. J’ai tout d’abord travaillé dans l’équipe "Géoroute", au sein de laquelle seule une personne était géographe. Mes capacités analytiques et de synthèses ainsi que mon aptitude à prendre en compte la partie spatiale des données que nous avions à traiter a très vite été un atout majeur pour l’équipe.

Pouvez-vous nous donner deux exemples concrets de travaux que vous avez dû effectuer ?

- Mise en carte de résultats opérationnels (pourcentage de bureaux à migrer ou à transformer, etc.).

- Mise en place d’un nouveau découpage des zones commerciales afin de les rendre plus équilibrées.

Quelles difficultés rencontrez-vous dans l'exercice de votre métier ?

Les principales difficultés viennent certainement d’un manque de reconnaissance de la profession. Une fois en dehors des milieux spécialisés (bureau d’études, administrations spécialisées), personne ne sait ce qu’est et ce que fait un géographe. Bien souvent, on pense surtout que le géographe connaît toutes les capitales du monde… A part cela, je dirais que c’est la prise de conscience que les données spatiales sont importantes ce qui peut parfois être usant même si il est assez facile de faire changer les gens d’avis ! Je résumerais en disant qu’on ne démarre jamais dans un terrain connu à l’inverse des avocats, médecins et autres ingénieurs.

Quels outils utilisez-vous dans l'exercice de votre métier ?

J’ai de la chance de pouvoir travailler avec un logiciel GIS (MapInfo) ce qui me permet d’assez vite faire des cartes bien plus parlantes que n’importe quel tableau de chiffre. Pour le reste, on se contente de la suite Office de Microsoft.

Qu'est-ce qui vous plaît dans votre profession ?

Je pense que ce qui me plaît le plus c’est le fait que l’on apprend toujours un tas de chose en prenant en compte la composante spatiale dans nos analyses. De plus, il est bien plus simple de faire passer un message avec une carte qu’avec n’importe quels autres outils de visualisation. L’aspect petit nombre de personnes sachant faire ce que je fais est aussi très intéressant car on sait qu’on sert à quelque chose ! On peut insuffler un souffle nouveau dans des projets !

Quels sont les aspects plus négatifs de votre profession ?

Le manque de reconnaissance des gens face à la profession.

Pouvez-vous nous décrire une journée type ?

Il est assez difficile de décrire une journée type car elles ne se ressemblent jamais. En ce qui concerne les demandes de cartes qui m’arrivent régulièrement, je planifie toujours une première réunion d’alignement afin de bien cerner la demande du client et de voir finalement ce qu’il veut faire passer comme message avec sa carte. Je lui demande ensuite de me fournir les données de la manière la plus propre possible et ensuite je lui fais un projet de carte que l’on discute ensemble afin d’intégrer ces remarques dans une version finale. Pour les projets de plus grande envergure, les journées se partagent entre des réunions afin de glaner de l’information, des réunions de prise de décision et de l’analyse.

Quels conseils donneriez-vous à une personne intéressée par le métier de géographe ?

Vas-y fonce ! Ce sont des études passionnantes qui amènent à une multitude de débouchés. Aucun ancien copain de fac n’est au chômage. Ils travaillent tous, de près ou de loin dans un domaine lié à la géo (profs, bureau d’étude, communes, associations, transports, etc.). Le géographe n’est pas assez reconnu en premier lieu mais dès que les gens comprennent de quoi on est capable, ils se demandent comment ils ont fait pour s’en passer.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.