Diego L.,
Technicien en électronique navale à bord d’un chasseur de mines

Interview réalisée en décembre 2022

Quelles études ou formations avez-vous fait pour devenir technicien en électronique navale ? 

Après mes secondaires générales, j’ai commencé et terminé un bachelier en Electronique. Après mon bachelier, je me suis renseigné sur les différentes opportunités qui s’offraient à moi : très vite, je me suis retrouvé à lire beaucoup de choses sur les métiers de l’armée. J’ai appris, après avoir rencontré des conseillers du centre d’information de la Défense, que l’armée recherchait beaucoup de techniciens et que, grâce à mon bachelier, je pouvais avoir droit à des dispenses. J’ai donc intégré la composante Marine après avoir passé une série de tests et après avoir fait ma formation générale de militaire. L’électronique classique ne représente cependant qu’une petite partie de mon travail : il a fallu que je me forme aux spécificité du navire et de la Défense. Tous les jours, je continue à apprendre. 

Est-ce que la vie de matelot vous correspond ?

Tout à fait ! Autant, pendant mes études, je n’avais pas spécialement envisagé la possibilité de travailler à l’armée… Autant maintenant, je m’y sens très bien ! J’ai l’impression d’apprendre énormément tous les jours, d’acquérir de nouvelles compétences… C’est une vraie chance de pouvoir travailler sur du matériel si pointu. Je ne pense pas que j’aurais autant appris en faisant carrière dans le civil. Je m’entends également très bien avec l’équipage : beaucoup de mes collègues sont aujourd’hui des amis. On m’avait dit que je devrais sacrifier ma vie sociale pour la Marine : tout du contraire ! Je dirais même que j’ai une vie sociale plus développée qu’avant. Je me suis fait de vrais potes ! 

Quels types de machines réparez-vous ? 

J’assure la maintenance d’un matériel super technologique nécessaire au bon déroulement des missions de la Marine belge : les systèmes d’arme, les senseurs, les canons, les torpilles, les missiles… Les techniciens qui travaillent dans la Marine ont aussi une bonne connaissance générale des différentes infrastructures essentielles au bon fonctionnement des navires. Nous faisons en sorte que tout soit fonctionnel, afin d’assurer la sécurité de l’équipage. 

Vous êtes donc un touche-à-tout ?

Oh que oui ! Il faut être extrêmement polyvalent, vouloir toujours en apprendre plus sur de nouvelles machines ou systèmes. Entre techniciens, on s’entraide et on se relaie beaucoup.

Est-ce qu’il faut être bon en maths pour arriver là où vous êtes ? 

J’ai toujours été bon en maths. Dans le cadre de mes études supérieures, il y avait beaucoup de mathématiques et de sciences. J’avais été bien préparé en secondaires donc je n’ai pas eu trop de problèmes pour suivre. Dans ma pratique actuelle, les mathématiques sont en effet importants. Il faut sans cesse faire preuve de rigueur : quand on teste des appareils, on ne peut pas se tromper dans les données qu’on analyse. On doit être capable d’interpréter des schémas, des plans, utiliser certains logiciels pointus… Surtout lorsqu’il s’agit d’armements, on n’a vraiment pas le droit à l’erreur ! Il faut aussi avoir de bonnes connaissances en informatique et parler couramment l’anglais. 

En plus d’être bon en maths et en informatique, quelles sont les qualités nécessaires pour faire votre métier ?

Il faut faire preuve de beaucoup de précision, car nous travaillons souvent sur des mécanismes et des éléments miniatures.

Quels sont vos défis pour le futur ?

La Marine va développer de plus en plus de drones autonomes sous-marins pour assurer la sécurité des plongeurs et des démineurs. J’espère pouvoir me spécialiser dans la maintenance de ces robots qui, je pense, sont l’avenir de notre composante. 

Conseillerez-vous à des jeunes techniciens de rejoindre l’armée ?

Sans hésitation ! L’armée est le paradis des techniciens. On s’y sent vraiment utile, et on sent que l’armée investit et nous donne tous les moyens possibles pour qu’on devienne véritablement des experts. Les compétences qu’on peut développer à l’armée sont inégalables. On fait aussi face à des challenges tous les jours, tellement l’innovation technologique est rapide. C’est très excitant ! En plus de la richesse du travail en lui-même, c’est aussi une belle aventure humaine.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.