Pourquoi avez-vous décidé de devenir para-commando ? 

J’ai toujours eu de bonnes capacités physiques. Je suis quelqu’un de très sportif. J’avais d’abord envisagé d’autres carrières : coach sportif, prof de sport en secondaire… Et puis je suis tombé sur des infos sur l’armée. Les missions à l’étranger m’attiraient beaucoup. Et la fonction de para-commando était vraiment quelque chose qui semblait fait pour moi. Je voulais pouvoir me dépenser, mettre à profit toutes mes capacités, tout en faisant un travail utile et stimulant.

La fonction de para-commando est probablement celle qui fait le plus rêver les futurs candidats. Vous comprenez pourquoi ?

C’est une fonction très valorisante, c’est sûr. Chaque jour, je me dis que j’ai de la chance d’avoir réussi à arriver où je suis. Je suis très fier de moi. Mon job est extrêmement exigeant, les épreuves de sélection l’étaient également, et j’ai réussi à arriver au bout. En tant que para-commando, on participe à des missions spéciales. On apprend à manipuler des armes super sophistiquées et on doit maîtriser des techniques de combat spécifiques et très pointues. Escalade, parachutisme… Tout ça demande de l’entraînement, du cran, de la détermination. Et la pression ne s’arrête jamais : il faut toujours s’entraîner, toujours se remettre à jour, être prêt à faire face à n’importe quel imprévu.

Comment s’est passée votre formation para-commando ? 

C’était la période la plus intense et dure de ma vie. Beaucoup de mes coéquipiers du début ont d’ailleurs abandonné, tant la pression physique et mentale est forte. C’est un véritable apprentissage de la discipline : on vit, on mange, on boit, on dort à la sauce militaire. J’ai eu l’impression de vieillir de plusieurs années en quelques mois… Mais dans un bon sens : j’ai gagné en maturité, c’est comme si j’étais vraiment devenu la version la plus aboutie –ou presque- de moi-même.

Vous envisagez de rejoindre le Special Group Forces ? 

Peut-être dans les prochaines années oui ! J’ai l’expérience nécessaire. Je pense également avoir les capacités pour réussir les tests… Même s’il me faut encore travailler. Ça serait un challenge incroyable… même si évidemment, cela me demandera aussi beaucoup de sacrifices.

Sur quels types de missions êtes-vous envoyé ? 

Nos brigades sont généralement envoyées sur des missions spéciales, en lien avec le terrorisme, la libération d’otages, l’évacuation de ressortissants de zones de crise… Généralement, nous sommes amenés à intervenir dans des zones dangereuses, instables et précaires.

Un exemple d’une mission qui vous a marquée ?

Quand j’ai été envoyé au Niger pour former une unité d’intervention des forces armées nigériennes à Maradi. Le but était de former ces militaires pour qu’ils puissent combattre les groupes terroristes actifs au Sahel.  C’était à la fois hyper éprouvant et enrichissant. Nous avons pu transmettre nos compétences, tout en prenant en compte les spécificités et les besoins de l’armée nigérienne. Le but de cette mission est de contribuer à la stabilisation du pays, qui est très instable actuellement : le Niger fait face au terrorisme, aux trafics de drogue et d’humains… J’ai vu des choses très dures pendant cette mission, mais j’ai aussi rencontré beaucoup de gens, appris beaucoup. La cohésion d’équipe était aussi incroyable.

Quelles qualités doit posséder un bon para-commando ? 

Il faut avoir une force mentale et physique à toute épreuve. C’est un métier difficile. On voit parfois des choses terribles et quand on est en mission, on vit dans des conditions très inconfortables. On sait qu’on travaille dans des circonstances dangereuses… Il faut être capable d’accepter cette part de danger. Autrement, je dirais aussi qu’il faut être prêt à faire des sacrifices. Ce métier demande une flexibilité sans limites. Les horaires sont changeants, les missions sont parfois des missions d’urgence organisées en dernière minute. Il faut être prêt à donner sa vie pour son travail. Ceci dit, si vous n’êtes pas fait pour ça, vous le saurez très vite… Dès les premiers jours de formation !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.