Olivier Heine, Mécanicien automobile

Interview réalisée en juin 2023

Quels types de véhicules réparez-vous ?

Tous les véhicules de moins de 3,5 tonnes. Qu’il s’agisse de voitures particulières ou utilitaires. J’effectue des réparations et des entretiens périodiques en mécanique et électricité ainsi que l’installation d’accessoires. 

Quel a été votre parcours professionnel ? 

C’est un secteur qui m’intéresse depuis mon enfance, mon grand-père ayant eu son propre garage.   

J’ai fait un graduat en automobile, l’équivalent de ce que l’on appelle aujourd’hui le bachelier. J’ai ensuite travaillé comme mécanicien salarié pour plusieurs marques automobiles et désormais j’exerce comme mécanicien en activité complémentaire à ma fonction de coordinateur pédagogique du secteur mobilité pour l’IFAPME. 

Quelles sont réparations les plus fréquentes ?

Si l’on excepte les accidents, les pannes principales dépendent des véhicules et même des constructeurs. Certains véhicules sont sujets à des problèmes mécaniques, d’autres électriques. Chaque constructeur a ses points forts et ses faiblesses. Globalement, les pannes électriques sont plutôt fréquentes, mais le changement de la courroie de distribution et des filtres à particules sont des tâches courantes. 

On parle souvent de « petit entretien » et de « grand entretien ». De quoi s’agit-il exactement ? 

De manière générale, il est conseillé de faire une intervention de maintenance automobile par année. Mais la révision d’une voiture dépend aussi d’autres éléments comme l’utilisation et l’âge du véhicule. Habituellement, il est recommandé de faire le petit entretien d’une voiture tous les 15.000 km ou tous les ans. Le grand entretien se fait généralement tous les 30.000 km ou tous les deux ans. Toujours dans le respect des normes du constructeur.

Un petit entretien comprend généralement le renouvellement de l’huile de moteur avec son filtre, la vérification des liquides, le contrôle des freins, la vérification des phares et de l’état de la batterie.

Un grand entretien comprend toutes les vérifications faites lors d’un petit entretien ainsi que les révisions supplémentaires comme le replacement du filtre à air, du filtre à pollen, des bougies d’allumage, le contrôle du fonctionnement de la ligne d’échappement, la vérification des amortisseurs et l’état d’usure des pneus.   

Le mécanicien suit le plan d’entretien établi par le constructeur. Lui-même, ainsi que le propriétaire du véhicule doivent être très attentifs au suivi de ce plan.   

De quels équipements le mécanicien a-t-il le plus besoin ?

Des outillages à mains (clés, douilles, pinces, etc.), des outils pneumatiques et du matériel d’élévation et de maintien. Pour travailler efficacement, le mécanicien doit disposer d’un espace de travail suffisamment important, mais aussi d’un endroit spécifique de stockage et de gestion pour l’évacuation des déchets. 

L’achat de matériel et l’achat/la location d’un espace de travail constituent d’ailleurs des freins pour des jeunes mécaniciens désireux de se lancer comme indépendants.

Que conseilleriez-vous à ces jeunes qui veulent ouvrir leur garage ?  

Avant de franchir le pas, il est utile de se renseigner auprès de services spécialisés tels que les guichets d’entreprise. Le jeu en vaut la chandelle : c’est très chouette d’être son propre patron !  

Et comme salarié y a-t-il de l’emploi ?

Un mécanicien bien formé et motivé trouvera très souvent un job.   

Le métier a-t-il beaucoup évolué au fil des ans ?

Oui et il continue à évoluer avec l’apparition des nouvelles technologies à bord des véhicules. L’effervescence des véhicules électriques va favoriser leurs présences dans la circulation d’ici dix ans. Cela aura un impact certain sur le métier de mécanicien automobile : certaines opérations actuelles seront moins pratiquées et d’autres vont se multiplier. Par exemple, des opérations préliminaires de mise en sécurisation seront nécessaires avant les réparations ou les entretiens. 

La formation du mécanicien sera aussi forcément différente de celle d’aujourd’hui. 

Actuellement, les écoles et les centres de formation en alternance commencent à s’adapter. Les mécaniciens plus chevronnés devront suivre le pas… 

Qu’est-ce qui vous plait dans votre profession ?

Remettre en état un véhicule. Trouver la solution à un problème donné. Pour cela, les collègues ou les services techniques des constructeurs peuvent être d’une grande aide. 

Quel(s) conseil(s) ou mise(s) en garde donneriez-vous à un jeune intéressé par ce métier ?

Si la mécanique constitue une part prépondérante du métier, l’électricité et l’électronique sont devenues tout aussi importantes. Il faut donc avoir un certain intérêt pour ces deux matières également. Il faut rester attentif et critique sur les innovations.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.