Ils travaillent mais vivent chez leurs parents
| Posté le 15/10/2016 — Actualité précédente / suivante |
Selon le thermomètre Solidaris, on compte un tiers de jeunes de 18 à 30 ans parmi les travailleurs les plus pauvres de la Fédération Wallonie-Bruxelles (52.200 individus sur 1.740.000 actifs). Si l’on élargit l’échantillon aux 31-40 ans, ils représentent ensemble 57 % des travailleurs les moins nantis.
L’enseignement supérieur peut jouer le rôle d’ascenseur social. Ainsi, plus le diplôme est élevé, plus le risque de flirter avec la précarité est faible. Parmi les travailleurs au centre de l’étude, les détenteurs d’un diplôme du secondaire inférieur ou du primaire sont 61 % à vivre avec un salaire égal ou inférieur au seuil de pauvreté. Les détenteurs d’un diplôme du secondaire sont encore 40 % à être dans cette situation tandis que les universitaires ne sont plus que 26 %.
Parmi les jeunes de moins de 25 ans, ils sont 6 sur 10 à n’avoir occupé que des boulots précaires (contrats à durée déterminée, temps partiels, …), un phénomène qui tend à se réduire avec l’âge. Par contre, il ne varie pas nécessairement avec le niveau de formation : parmi les jeunes travailleurs (18-34 ans) visés par l’enquête, les détenteurs d’un diplôme de base sont 61 % à bénéficier de contrats de travail solides (CDI…) alors que les universitaires ne sont «que » 39 % dans cette situation.
Parmi les moins de 25 ans, les deux tiers (66 %) assurent vivre toujours chez leurs parents car leurs revenus ne leur permettent pas de payer un loyer ou une garantie locative. Cette majorité affirme qu’elle n’a connu que des emplois précaires (intérim, CDD, etc.). Et les deux tiers qui sont dans ces situations assurent recevoir de l’aide financière de leur famille. La situation s’arrange évidemment avec le temps mais parmi les 26-34 ans, ils sont encore près de trois sur dix à vivre chez leurs parents. Ils forment ce que des sociologues ont baptisé « la génération kangourou ».
Le Soir,15 octobre 2016
