Job étudiant : réduction du quota d'heures de travail en 2025
Posté le 18/12/2024 — Actualité suivante |
À partir de janvier 2025, les étudiants jobistes devront se contenter de 475 heures de travail annuel à tarif social réduit, contre les 600 heures autorisées ces deux dernières années. Cette décision, qui intervient après l’expiration d’une mesure exceptionnelle mise en place pour soutenir l’économie post-pandémie, suscite de vives réactions tant chez les étudiants que dans les secteurs qui dépendent de cette main-d'œuvre flexible.
Rafiq, étudiant en école de commerce, illustre bien les préoccupations des jeunes concernés. Habitué à cumuler près de 600 heures de travail par an dans un fast-food, il craint que cette réduction ne complique son quotidien. « Les frais universitaires ne se limitent pas aux droits d’inscription », explique-t-il, évoquant les coûts des supports de cours, des déplacements et du matériel. Selon lui, la diminution du quota de travail aura pour effet direct de réduire son autonomie et d’accroître sa dépendance financière envers sa famille.
Un défi pour le secteur de l’HORECA
Pour Barbara, gérante d’un établissement de restauration rapide, cette restriction représente un véritable casse-tête. Le secteur de l’HORECA, déjà en difficulté pour recruter, pourrait voir sa situation s’aggraver. Les étudiants, flexibles et disponibles lors des périodes creuses ou des vacances scolaires, représentent une main-d'œuvre essentielle. « Avec moins d’heures disponibles par étudiant, nous devrons embaucher davantage et investir plus de temps dans la formation », souligne-t-elle.
Un débat plus large sur les conditions des étudiants
Du côté de la fédération des étudiants, la question dépasse celle du quota d’heures. « Il ne s’agit pas seulement de savoir s’il faut 475 ou 600 heures », fait valoir un représentant, mais de garantir des conditions d’étude qui permettent aux jeunes de se consacrer pleinement à leur formation. Une charge de travail excessive pour financer leurs études, avertit-il, augmente considérablement le risque d’échec académique.
Fixé à 475 heures depuis 2017, le quota annuel avait été temporairement relevé à 600 heures pour 2023 et 2024 dans le cadre d’un plan de relance économique. Cependant, cette mesure prend fin cette année et le futur gouvernement devra décider s’il revoit ou non ce plafond. Pour l’heure, les étudiants et les employeurs attendent des solutions qui permettraient de concilier l’équilibre financier des jeunes avec les besoins des secteurs en tension.
En 2023, les étudiants belges ont travaillé en moyenne 216 heures, bien en deçà des limites maximales. Pourtant, pour ceux qui dépendent fortement de ces revenus, la réduction à 475 heures constitue un véritable coup dur, accentuant le sentiment de précarité et les incertitudes sur leur avenir.
RTL Info, 18 décembre 2024