La Belgique perd ses boulangeries

Posté le 02/06/2024  —  Actualité précédente / suivante

En l'espace de dix ans, la Belgique a vu disparaître 25% de ses boulangeries, une tendance qui inquiète autant les professionnels du secteur que les consommateurs. Selon le Service fédéral de l’économie, chaque mois, deux boulangeries ferment leurs portes en Wallonie et à Bruxelles. Ces chiffres, bien que préoccupants, sont à nuancer car ils incluent aussi bien les artisans boulangers que les commerces de dépôt de pain, comme les enseignes "Paul".

La concurrence accrue des grandes surfaces, qui offrent des produits de boulangerie à des prix souvent plus attractifs, constitue un défi majeur pour les boulangers traditionnels. À cela s'ajoutent les coûts en constante augmentation des matières premières, de l'énergie, et de la main-d’œuvre, qui viennent considérablement réduire les marges bénéficiaires des artisans.

Un métier éreintant et peu attractif

La profession de boulanger, exigeante par ses horaires décalés et ses conditions de travail difficiles, peine à attirer de nouveaux talents. Le site du Forem répertorie actuellement 150 postes vacants de boulangers en Wallonie, illustrant la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. Par ailleurs, les investissements nécessaires pour moderniser les équipements représentent une barrière supplémentaire pour les boulangers souhaitant rester compétitifs.

Pour s’adapter et survivre, de nombreuses boulangeries se tournent vers la diversification de leur offre. Proposer des sandwichs et d’autres produits salés est devenu une stratégie courante pour attirer une clientèle plus large et augmenter le chiffre d’affaires. Parallèlement, certains boulangers reviennent à une production locale et mettent l’accent sur les pains traditionnels, espérant ainsi séduire les consommateurs à la recherche d’authenticité et de qualité.

Un avenir incertain, mais des solutions à envisager

La fermeture des boulangeries artisanales représente une perte culturelle et économique significative pour la Belgique. Face à cette situation, il est crucial de repenser les modèles économiques et de soutenir les artisans par des politiques adaptées, comme des subventions pour l'énergie ou des aides à l'investissement.

RTBF Actus, 2 juin 2024


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