Magnétiseur : « Mon approche, c’est d’être complémentaire de la médecine »

Posté le 17/10/2025  —  Actualité suivante

Dans un petit cabinet calme, à l’heure où le bien-être et les méthodes alternatives prennent de plus en plus de place, le métier de magnétiseur attire curiosité, espoir… et parfois questionnements. Rencontre avec un praticien qui revendique une posture claire : « Je ne remplace pas la médecine ; j’en suis un complément ».

Le magnétisme thérapeutique, que l’on associe à des gestes énergétiques, des « passes magnétiques », une transmission d’énergie à travers les mains ou l’intention, s’inscrit dans une longue tradition. Le praticien interrogé parle d’un cheminement personnel : la découverte de ses capacités, la formation informelle, l’installation d’un cabinet… Le tout, en choisissant d’afficher que son rôle est d’appuyer et non de se substituer à un traitement médical.

Au cœur de sa pratique : l’écoute. Le magnétiseur commence par interroger la personne : « Quels sont vos maux ? Votre histoire ? Où vous en êtes ? » Puis il propose un soin – souvent allongé, habillé, dans un espace calme – durant lequel il effectue impositions, passes, ou simplement « présence énergétique ». Le ressenti varie : chaleur, picotement, vague de détente, parfois des émotions qui remontent. Les effets, selon lui, ne sont jamais garantis : « Tout dépend de votre réceptivité et de votre implication dans le soin. »

Les domaines d’intervention… et les limites

Le magnétisme est proposé à des publics variés : fatigue chronique, stress, problèmes de peau, douleurs musculaires, blocages émotionnels… Le praticien insiste toutefois : « Je n’affirme pas guérir un cancer ou remplacer un traitement d’urgence. Je travaille plutôt sur un terrain complémentaire, je réassure l’énergie, je viens en appui. » Cette précaution rejoint les recommandations générales autour des médecines « complémentaires ». 

C’est là le point central du témoignage : l’affirmation d’une coopération ou d’un alignement avec la médecine conventionnelle. Le magnétiseur explique qu’il exige souvent que ses clients aient déjà rencontré leur médecin, que tout suivi médical soit maintenu. « Mon approche ne vient pas concurrencer, mais soutenir. Quand la médecine a mis une structure en place, je viens travailler sur l’énergie, sur ce qui dépasse parfois le visible. » Cette posture — admettre la médecine avant, et intervenir après — donne une crédibilité certaine à son discours, tout en soulignant l’importance de la responsabilité du patient.

Certains professionnels et observateurs rappellent que les pratiques alternatives ou énergétiques doivent toujours être envisagées avec discernement : quand elles remplacent un traitement médical reconnu, des dérives peuvent apparaître. De plus, l’absence de preuves solides pour certaines de ces méthodes invite à la prudence. Le magnétiseur lui-même le reconnaît : « Je ne promets rien. Je propose un chemin. Vous seul le déclenchez. »

Un phénomène en (modeste) expansion

À mesure que les patients cherchent à « prendre soin de leur santé autrement », l’enseignement, la supervision, et parfois la formation de magnétiseurs se développent. Le praticien évoque qu’il reste beaucoup de travail sur la professionnalisation — code de déontologie, définition claire des pratiques, transparence vis-à-vis du public. Le tout dans un cadre où l’on attend un dialogue entre médecins, thérapeutes, et patients.

Le métier de magnétiseur, longtemps perçu comme marginal, s’inscrit aujourd’hui dans une dynamique plus large : celle des « soins complémentaires ». En affirmant une posture d’« accompagnateur énergétique » plutôt que de guérisseur miracle, ce praticien invite à une co-responsabilité : celle du patient, du thérapeute et du médecin. Pour ceux qui envisagent de franchir le pas, la clef reste simple : informer, rester vigilant, et garder les pieds sur terre.

RTBF Actus, 17 octobre 2025


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