Mécanicien de l’extrême : au cœur des paddocks, là où chaque geste compte

Posté le 16/04/2025  —  Actualité suivante

Dans les coulisses vrombissantes du sport automobile, loin des podiums et des projecteurs braqués sur les pilotes, œuvrent des professionnels essentiels mais souvent invisibles : les mécaniciens. Parmi eux, Maureen Boulaert, indépendante depuis quatre ans, enchaîne les circuits avec une énergie et une précision qui forcent le respect.

Travailler dans les paddocks, c’est vivre à 300 km/h. Maureen ne connaît pas la routine. En tant que freelance, elle collabore avec plusieurs écuries selon les besoins : parfois en charge de la voiture principale, en lien direct avec le pilote et les ingénieurs, parfois assignée aux arrêts au stand ou à l’entretien général. Une polyvalence indispensable dans un univers où tout peut changer d’un week-end à l’autre.

Cette autonomie lui permet de choisir ses missions, mais l’équilibre personnel en pâtit. "La stabilité, on oublie", confie-t-elle en souriant. Son emploi du temps fluctue selon les saisons de course, et certains mois s’enchaînent sans un seul jour de repos.

Une pression constante, des enjeux vitaux

Le sport automobile n’offre aucune place à l’erreur. Pour Maureen, chaque intervention sur une voiture est une question de sécurité. Un simple oubli ou une vis mal serrée peut avoir des conséquences dramatiques. "Le moindre faux pas peut mettre en danger le pilote, voire coûter des dizaines de milliers d’euros en dégâts matériels", explique-t-elle.

Au-delà des risques financiers, les mécaniciens sont eux-mêmes exposés physiquement : véhicules lancés à pleine vitesse, interventions à chaud, risques de brûlures ou d’accidents… Le paddock est un environnement aussi intense que dangereux.

Endurance et rigueur au quotidien

Travailler sur les plus prestigieux championnats comme le WEC ou le GT World Challenge exige une endurance hors du commun. Les journées débutent souvent à l’aube et s’achèvent bien après la tombée de la nuit. En période de haute activité, il n’est pas rare de travailler près de 20 heures par jour, sans pause, pendant plusieurs semaines d’affilée.

Et pourtant, Maureen tient bon, portée par une passion viscérale pour la course. "Ce métier, je l’ai dans le sang. Travailler sur ces machines d’exception, chercher toujours plus de performance, c’est ce qui me fait vibrer."

Une femme dans un univers masculin

Si l’automobile reste un secteur majoritairement masculin, Maureen n’a jamais eu de mal à s’imposer dans le monde de la course. "Dans le sport auto, on juge surtout la compétence", dit-elle. Les femmes y sont rares, mais leur présence est généralement bien accueillie, à condition de faire leurs preuves. Elle se souvient néanmoins de ses débuts, où certains la prenaient pour une assistante administrative. Une confusion vite dissipée dès qu’elle enfile sa combinaison.

Pour le grand public, les héros du circuit restent les pilotes. Pourtant, derrière chaque performance se cache une équipe technique qui travaille dans l’ombre. "Beaucoup ne réalisent pas l’importance de notre travail. Mais certains pilotes, surtout les plus expérimentés, savent que la victoire dépend aussi de nous", souligne Maureen.

La collaboration entre pilote et mécanicien est primordiale : échanges sur les sensations en piste, réglages précis, amélioration continue… sans cette alchimie, impossible de viser les sommets.

RTBF Actus, épisode "Les métiers de l’ombre du sport, au cœur des paddocks, 16 avril 2025


Publier un commentaire

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.