Peu efficaces, les politiques d’emploi pour les plus âgés

Posté le 20/02/2017  —  Actualité précédente / suivante

Des chercheurs de l’Université de Gand et de l’UCL ont tenté de mesurer l’impact des mesures décidées ces dernières décennies sur le taux d’emploi des plus de 50 ans. De leurs évaluations se dégage une conclusion : « Les mesures étudiées ont eu globalement un impact soit positif mais temporaire, soit faible, voire négligeable, sur l’emploi des groupes de population âgée qu’ils ont observés. ». Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé quatre réformes qui ont marqué la dernière décennie.

En 2005, le pacte des générations imposait une série de mesures : un durcissement des conditions de l’octroi de la prépension, une obligation d’outplacement pour les travailleurs victimes d’une restructuration et une taxe sur les compléments d’allocation de chômage. L’impact sur le taux d’emploi des hommes de 50 à 59 ans était de 0,5 point de pourcentage et pour les femmes, il a augmenté de  0,3 point ;  ce qui n’est pas statistiquement significatif.
Les réductions de charges sociales pour les employeurs qui engagent des travailleurs âgés de 58 ans et plus. A nouveau, l’impact est très limité, parce que, même sans cet avantage, les employeurs gardent leurs salariés plus âgés lorsqu’ils ne sont pas contraints de restructurer.

Une autre mesure majeure prise pour maintenir les plus âgés au travail, c’est le crédit-temps de fin de carrière. Dans un premier temps, la carrière effective augmente, de quatre ans pour les femmes et de deux ans pour les hommes. Mais ensuite, les départs s’accélèrent. Les auteurs identifient une raison : les périodes de crédit-temps sont assimilées à des périodes de travail, ce qui rend la pension anticipée très attractive. D’où les nombreux départs de ceux qui atteignent l’âge de la pension anticipée.
L’augmentation de l’âge légal de la retraite (67 ans en 2030) est efficace : sans cette réforme, 8 % des femmes concernées auraient continué à travailler. Après la réforme, elles sont 10 %. Le problème, c’est que 90 % des femmes ont déjà quitté le marché du travail avant l’âge de 64 ans. L’efficacité de la mesure est donc hautement symbolique. Aussi longtemps que l’âge effectif de sortie du marché du travail demeurera sous l’âge légal de la retraite, les chercheurs s’attendent à ce que les relèvements de l’âge légal n’atteignent pas leurs objectifs.

Le Soir, 20 février 2017


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