Près de 40 % des jeunes vétérinaires quittent la profession en moins de quatre ans

Posté le 28/11/2025  —  Actualité suivante

En Belgique, près de quatre jeunes vétérinaires sur dix abandonnent la profession dans les premières années suivant leur diplôme. Un chiffre inquiétant qui met en lumière une crise profonde dans un métier pourtant perçu comme passionnant et essentiel.

Derrière cette vague de départs, les témoignages convergent. Horaires à rallonge, gardes incessantes, pression émotionnelle forte : les jeunes diplômés dénoncent un rythme de travail difficilement soutenable. Beaucoup évoquent un épuisement précoce et un sentiment d’isolement, parfois renforcé par un manque de soutien dans les premières années de pratique.

La rémunération, jugée insuffisante au regard des responsabilités, n’arrange rien. Certains jeunes praticiens débutent leur carrière dans une forme de précarité, avec des revenus qui peinent à couvrir les frais liés aux études ou à l’installation. Le manque de reconnaissance, tant de la part d’employeurs que de certains clients, accentue encore le découragement.

Cette désertion a un impact direct sur le terrain, surtout en zones rurales. Les cabinets peinent à recruter, les délais d’intervention s’allongent et les éleveurs s’inquiètent. Si la tendance se poursuit, la santé animale, la sécurité alimentaire et la surveillance des maladies pourraient en pâtir.

Les organisations professionnelles tirent la sonnette d’alarme. Elles appellent à une réforme urgente du secteur : meilleure valorisation du travail vétérinaire, conditions de travail modernisées, accompagnement structuré des jeunes diplômés. Plusieurs pistes sont sur la table, notamment une revalorisation financière des actes et une réorganisation des services de garde.

La profession est à la croisée des chemins. Si rien ne change, la pénurie de vétérinaires pourrait devenir structurelle. Mais en reconnaissant les difficultés et en repensant le fonctionnement du métier, il reste possible d’enrayer l’hémorragie. Car au-delà des chiffres, c’est toute la filière animale, et une partie de la santé publique, qui dépend de ces hommes et femmes passionnés, mais aujourd’hui à bout de souffle.

RTBF Actus, 28 novembre 2025


Publier un commentaire

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.