Trop peu de femmes dans le domaine de la recherche

Posté le 06/10/2017  —  Actualité précédente / suivante

Les chiffres publiés par le FNRS (Fonds National de la Recherche Scientifique) sont sans appel. Seuls 55 % des candidats à une bourse de doctorat sont des femmes mais seules 45 % d'entre elles entrent une demande de financement pour un post-doctorat tandis qu'elles ne sont que 34 % à tenter leur chance pour une place de chercheur permanent.

Ces chiffres posent question dans une société où les filles ont désormais accès aux études universitaires sans restriction et qu'elles sont d'ailleurs plus nombreuses à décrocher un master.

Les raisons de la sous-représentation des femmes au sein de la communauté scientifique sont multiples. Ainsi, les critères d'attribution des postes définitifs favorisent les hommes dévoués à leur travail, ce qui laisse peu de place pour les femmes qui doivent assumer des responsabilités familiales en plus de leur travail. On constate également que les chercheuses ont tendance à assurer les "tâches domestiques académiques" c'est-à-dire, les tâches d'enseignement, de secrétariat et d'aide aux étudiants, qui sont peu valorisées dans le développement d'une carrière scientifique, contrairement aux publications ou à l'obtention de financements par exemple.

Des initiatives existent pourtant. Citons par exemple la Fondation L'Oréal-UNESCO et son programme For Women in Science qui met à l'honneur des chercheuses confirmées et octroie des bourses à de jeunes talents issus des différentes universités belges. L'ULB s'intéresse également à cette question et a introduit la mesure "Cascade" en 2016 dont l'objectif est d'éviter l'érosion graduelle de la présence des femmes dans les carrières académiques, où elles n'occupent que 16 % des postes de professeur.

La réflexion est donc en marche. Pour preuve, des personnes de contact spécialisées dans les questions de genre ont été désignées dans les six universités francophones belges; un comité interuniversitaire a également été mis en place pour définir de nouveaux critères de régulation de la recherche et des carrières.

Pour enrayer ce phénomène, il est important d'agir dès le moment où les filles choisissent leurs options dans l'enseignement secondaire. Elles sont encore trop peu à oser se diriger vers les sciences, les mathématiques ou des carrières techniques. Il est donc essentiel de leur montrer les possibilités qui s'offrent à elles en leur permettant de rencontrer des femmes chercheuses ou ingénieures mais aussi en changeant les mentalités au sein même des écoles, où l'on a parfois tendance à perpétuer certains stéréotypes.

Weekend - Le Vif, 6 octobre 2017


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