Un jeune sur dix en décrochage scolaire
| Posté le 10/11/2015 — Actualité précédente / suivante |
Selon un rapport réalisé par deux professeurs de la KUL, pour l'Institut Itinera, la Belgique se situe dans la moyenne européenne en ce qui concerne le décrochage scolaire.
Par décrochage scolaire, on entend la proportion des personnes de 18 à 24 ans qui ne possèdent pas de diplôme secondaire supérieur et qui ne poursuivent plus aucune forme d'étude ni de formation. Le rapport souligne qu'il s'agit d'un problème rencontré dans la quasi totalité des pays occidentaux. Ces derniers se sont d'ailleurs donnés plusieurs objectifs à atteindre. Aux Etats-Unis, la volonté est d'élever le taux de diplômation à 90% d'ici 2020, tandis que l'Union européenne vise à limiter le taux moyen de décrochage à 10% en son sein. Des pays comme la Roumanie, l'Italie ou le Portugal présentent un taux flirtant avec les 15% alors que la Belgique enregistre une moyenne de 9,8% en 2014. Notre pays présente une diminution du nombre de jeunes en situation de décrochage puisqu'en 2000, le nombre d'élèves concernés était de 121.809, soit 13,8%.
Cependant, les chiffres révèlent de grandes disparités régionales et sous-régionales. Si la province du Brabant flamand présente un taux de décrochage scolaire de 5,4% en 2014, la province de Liège atteint quant à elle les 15%. Avec un taux de 14,4%, la région de Bruxelles-Capitale dépasse la Wallonie de 1,5 point et double le résultat de la Flandre. Le rapport souligne aussi une différence entre les filles et les garçons. Ces derniers sont bien plus concernés par le phénomène puisqu'on compte 11,8% de jeunes hommes belges en décrochage pour 7,7% de jeunes femmes. Les inégalités sociales renforcent également le risque de décrochage qui est une fois et demie plus important chez les élèves issus de milieux défavorisés. Par ailleurs, l'origine ethnique ou le retard scolaire influencent aussi les données.
Le rapport de l'Institut Itinera propose toute une série de recommandations à l'attention du système scolaire et du monde politique comme l'amélioration de la motivation des profs, du coaching individuel, le renforcement de la confiance dans les acteurs de terrain mais aussi la mise en place d'une détection précoce des facteurs de risque.
Le Soir, 10 novembre 2015
