Alexandre Wilemme,
Directeur du Service Production Distribution d’eau potable

Interview réalisée en avril 2021

Quels sont votre formation et votre parcours professionnel ?

Je possède un diplôme d’Ingénieur industriel électromécanicien. Lorsque j’ai terminé mes études, j’ai travaillé pendant un an et demi dans une entreprise qui fabriquait des produits pour la métallurgie. Ma mission était de lancer une nouvelle ligne de production. Ensuite, j’ai été engagé par l’Intercommunale Namuroise de Services Publics (INASEP). Pour ses stations de pompage, l’organisme recherchait un ingénieur électromécanicien. Pendant 4 ans, j’ai travaillé dans le bureau d’études d’assainissement. Ensuite, en 2012, l’INASEP m’a proposé un emploi dans le service de distribution d’eau. Cela m’intéressait beaucoup. Je suis donc passé d’un service à l’autre. J’ai d’abord exercé en tant que responsable technique, et depuis janvier, en tant que directeur.

En quoi consiste votre travail ? 

Comme nous sommes une petite structure, je touche un peu à tout. En tant que directeur, ma responsabilité est de faire fonctionner le service et de répondre à l’ensemble des obligations qui nous sont imposées au niveau administratif et technique. Concrètement, je dois m’assurer de mettre en œuvre tous les investissements nécessaires. Nous avons des objectifs à atteindre en termes de qualité de l’eau et de pérennité des ouvrages. Par exemple, nous devons respecter un taux de renouvellement des conduites d’eau. Chaque année, il faut donc qu’un certain nombre de conduites soient remplacées.

A côté de cela, j’encadre une équipe de gestionnaires réseaux pour la recherche de fuites. Notre objectif est d’atteindre un rendement du réseau à 80%, grâce entre autres au développement technologique. Au service de distribution d’eau, nous sommes 58 travailleurs. 8 personnes gèrent le réseau et une vingtaine d’ouvriers réparent les fuites dans les conduites d’eau et réalisent des raccordements chez les particuliers. Nous faisons également de la fontainerie (ex. : pose de conduites dans le cadre de réaménagement de stations de pompage et d’ouvrages de production d’eau). Je gère aussi une équipe de 20 électromécaniciens ainsi que des maçons.

Par ailleurs, je m’occupe de toute la gestion administrative des sous-traitants que nous employons pour le réaménagement de certains ouvrages (ex. : réalisation de toitures, de châssis, etc.). Je suis aussi en charge du suivi des marchés publics. Je participe également à de nombreuses réunions.

De plus, toujours dans un objectif d’amélioration, je suis en charge d’adapter les procédures en vigueur dans mon service et de m’assurer que l’ensemble des travailleurs adhère à celles-ci. En effet, pour un employé, il est plus agréable d’avoir un cadre de travail clair et des procédures bien définies.

Notre première obligation est de distribuer de l’eau de qualité, en quantité et en tout temps. Notre laboratoire réalise donc de très nombreux prélèvements et des mesures.

Quels sont les aspects positifs et négatifs de votre profession ?

Le côté positif de mon travail est sa diversité. Mes tâches sont très variées et étendues. Par ailleurs, j’aime beaucoup mettre en œuvre le développement technologique au sein de mon service.

Je ne vois pas d’aspect négatif, si ce n’est peut-être qu’il faut être disponible 24h/24. Il m’est ainsi arrivé d’être appelé par un collègue lorsque j’étais sur une piste de ski ! C’est une contrainte que j’accepte tout à fait. Elle fait partie de mon job. Lorsque j’ai commencé en distribution d’eau, j’en étais conscient.

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

Quand je suis entré en poste, mon ancien directeur m’a conseillé de d’abord apprendre à gérer la technique. Ensuite, une fois celle-ci maitrisée, de passer à l’administratif. Je pense qu’effectivement, pour faire du bon travail administratif (comme par exemple, élaborer un budget), il faut avant tout être un bon technicien. Un directeur doit donc maitriser les aspects techniques. Il doit savoir de quoi il parle.

Quelles sont vos conditions de travail ? 

En fonction de l’activité, je travaille entre 40 et 50 heures par semaine. Je ne pointe pas. Je suis disponible 24h/24. Il est cependant rare que je doive me déplacer suite à un appel à notre service de garde. En effet, nos techniciens sur le terrain sont suffisamment formés pour régler les problèmes de manière autonome. Cependant, si lors d’une intervention, un technicien fait face à un souci qu’il ne peut résoudre, je peux bien sûr l’aider par téléphone ou me rendre sur place. Je suis également appelé s’il faut prendre une décision qui a un impact financier conséquent ou si, par exemple, les autorités doivent être informées d’une situation.

Lorsque nous sommes en intervention, nous portons des équipements de protection individuelle (EPI) : casque, chaussures de sécurité et veste fluorescente si nous nous trouvons sur la voie publique.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui a envie de se lancer dans ce métier ?

Je lui dirais que c’est un travail très prenant. Quand on démarre en distribution d’eau, on y reste longtemps.

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

C’est la diversité du métier qui m’a attiré. J’aime gérer à la fois les aspects techniques et administratifs.

Avez-vous une anecdote à partager ? 

Lors d’une intervention, un de nos techniciens à découvert un câble électrique qui avait été introduit dans un tuyau d’eau. L’entreprise qui avait fait cela avait utilisé le tuyau comme gaine de protection pour son câble électrique, ce qui est bien sûr totalement interdit et très dangereux. Notre technicien, en coupant le tuyau, s’est fait un peu électriser. Heureusement, ce ne fut pas grave. Il s’en est bien sorti !

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.