Mr Antoine Derouaux, Ornithologue

Bio-Ingénieur orientation Eaux et Forêts et ornithologue chez Aves-Natagora.

Quel est votre parcours scolaire ? 

J’ai suivi un enseignement secondaire général puis des études de bio-ingénieur, orientation Eaux et Forêts à la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux. 

Qu’est ce qui vous a donné envie de devenir ornithologue ? 

C’est surtout par passion. Je m’intéresse aux oiseaux depuis que j’ai 10 ans. J’ai assez rapidement décidé d’en faire mon métier. L’envie d’étudier ce groupe en profondeur et de participer à leur protection directe m’a poussé à participer à des projets professionnels avec Aves-Natagora.

L’ornithologie est-elle exercée principalement par des amateurs ? 

L’ornithologie de terrain est avant tout un loisir, une passion. Certains en font leur métier, soit dans l’administration, soit dans des asbl ou des ONG, soit comme indépendant (guide de voyages spécialisés, formateur, etc.). 

En quoi votre formation de bio-ingénieur vous est-elle utile dans l’exercice de votre métier ?

Ce sont surtout les bases scientifiques et les outils techniques qui permettent de gérer les banques de données et les outils de cartographie, très utiles pour travailler sur des projets de recensement ou de protection de sites. Au niveau de la reconnaissance des oiseaux, de leurs chants et leurs comportements, j’ai appris cela sur le terrain. Il y a maintenant diverses formations en ornithologie de terrain organisées par Aves-Natagora.

Concrètement, en quoi consiste votre métier ? 

On imagine souvent qu’un ornithologue passe la plupart de son temps de travail sur le terrain. Ce n’est pas vrai pour tous, malheureusement. Je suis en grande partie au bureau à gérer des banques de données et rédiger des rapports. Mes tâches consistent en gros à aider les observateurs ou les bureaux d’études d’incidence à obtenir les données naturalistes encodées en ligne. Je m’occupe également de différents projets ornithologiques en soutien à mon directeur. Enfin, je suis chargé de répondre aux questions du "grand public" pour leur expliquer ce qu’ils ont vu chez eux.

Nous travaillons aussi sur des projets de suivi des oiseaux à long terme. Enfin, Aves a publié, début 2011, l’Atlas des Oiseaux Nicheurs de Wallonie (avec l’aide de centaines d’ornithologues bénévoles), qui est actuellement la référence ornithologique en Wallonie.

D’autres collègues sont essentiellement sur le terrain notamment pour les recensements d’oiseaux dans les sites Natura 2000.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans ce métier ? Le moins ? 

J’ai la chance de travailler pour une association qui agit concrètement et directement pour la conservation de la nature et des oiseaux et avec des collègues convaincus par leur travail. C’est très motivant. Ce qui est plus difficile, c’est de faire passer le message de la protection de la nature à des gestionnaires pas toujours concernés par le problème.

Quelles sont, d’après vous, les connaissances et compétences à posséder pour devenir ornithologue ? 

On acquière les compétences d’ornithologue sur le terrain avec un autre ornithologue et/ou en suivant des formations et des balades guidées organisées par différentes associations. Il faut aussi lire beaucoup de livres spécialisés et des articles scientifiques. Pour le reste, toutes les compétences sont les bienvenues : scientifique, économique, littéraire, etc. Chacun peut apporter ses compétences pour protéger la faune.

Quelles sont les conditions de travail ? 

Personnellement, je suis à peu près tous les jours au bureau et je suis content de pouvoir faire un peu de terrain pour certaines enquêtes. D’autres projets permettent à mes collègues d’aller presqu’en permanence sur le terrain.

Quels sont les principaux débouchés dans ce domaine en Belgique ?

Les bureaux d’études d’incidence sur l’environnement recrutent parfois des ornithologues (ou des naturalistes à compétences multiples), le Service Public de Wallonie (SPW) a aussi des naturalistes dans son personnel. Des associations de conservation de la nature comme Aves-Natagora, Natuurpunt ou même BirdLife Europe recrute de temps en temps des ornithologues également. Il y a moyen de se mettre indépendant complémentaire en tant que guide pour des groupes en Belgique ou à l’étranger, mais ce n’est pas toujours simple de trouver des débouchés.

Travaillez-vous en collaboration avec d’autres professionnels ?

Oui, nous avons pas mal de contacts en Belgique et à l’étranger.

Quels conseils donneriez-vous à un futur ornithologue ?

Il faut être passionné et se mettre à jour régulièrement dans les connaissances ornithologiques. L’idéal est de pratiquer beaucoup en allant sur le terrain. Bien connaître les oiseaux de sa région, leurs habitats et leur statut permet souvent de mieux les protéger. De bonnes bases en cartographie et en gestion de banques de données sont un plus.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.