Mme Arlette,
Conseillère conjugale et familiale
Interview réalisée en janvier 2008 |
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans des études de conseiller conjugal et familial ?
Les circonstances de la vie. J’ai travaillé durant de longues années dans une clinique pédiatrique puis je me suis tournée vers le tourisme. Ensuite, je suis devenue accueillante d’enfants à domicile. A mon grand étonnement, les parents se confiaient facilement à moi. Cela m’a donné des idées. Lors d’une visite dans un salon du SIEP, j’ai appris qu’il existait une formation en promotion sociale en "Conseiller conjugal et familial".
Quelles démarches avez-vous effectuées pour suivre ce bachelier ?
Tout d’abord, pour participer à la formation, il est important de signaler qu’il faut être âgé de 21 ans accomplis le jour de la rentrée et être titulaire du CESS (certificat d’enseignement secondaire supérieur). Ceux qui ne possèdent pas ce diplôme peuvent toutefois passer un examen d’admission. Ensuite il faut rentrer un dossier comprenant une photo d’identité, une photocopie recto/verso de la carte d’identité, éventuellement le numéro de demandeur d’emploi et s’acquitter du droit d’inscription. Il faut également rédiger un document.
Que doit-on retrouver dans ce document ?
Il comprend trois parties. La première est une sorte de curriculum vitae du candidat. Outre ses coordonnées complètes, il faut mentionner les études suivies antérieurement, les expériences de travail, les engagements dans le monde associatif, les loisirs, etc. La deuxième partie est ciblée sur la profession de conseiller conjugal et familial et répond à des questions précises : En quoi consiste-t-elle ? Quel rôle le conseiller exerce-t-il ? Quels tâches réalise-t-il ? Où travaille-t-il ? Sur quoi fondons-nous nos idées ? En quoi des expériences, des formations, des lectures ont-elles nourri ces idées ? On doit également expliquer dans cette partie les raisons qui nous ont amené à choisir cette profession en mentionnant nos atouts et limites. La troisième partie concerne le projet de formation : quelles sont nos motivations ? Quelle est notre disponibilité ? Comment allons-nous gérer notre temps ? Quels sont nos moyens financiers ?
Ce bachelier vous plaît-il ?
Oui, énormément. Tous les cours sont intéressants. Je pense qu’ils me donneront une base suffisante pour débuter dans le métier. Cette formation est néanmoins plutôt lourde et demande un grand investissement personnel. Elle comprend 15 modules étalés sur trois années scolaires et demi, soit tous les jeudi de 8h45 à 17h30. Des jours supplémentaires peuvent être fixés.
Quel est le public qui fréquente ces cours ?
La plupart ont comme moi une quarantaine d’années. Il y a quelques jeunes mais force est de constater que la plupart d’entre eux abandonnent vite. La raison principale est que pour suivre ce type de formation, une certaine expérience de vie est nécessaire. Il n’est pas toujours facile pour une jeune fille de 20 ans de se retrouver face à un couple en crise. Ce couple sera aussi peut-être mal à l’aise d’exposer ainsi ses problèmes personnels à quelqu’un de beaucoup plus jeune qu’eux.
Comment se déroulent les stages ?
En 1ère année, il y a un stage d’observation. C’est en 2ème que les étudiants peuvent recevoir des personnes en individuel et/ou en couple. Ces stages sont bien évidemment supervisés de manière individuelle ou collective.
Quels conseils donneriez-vous à une personne désireuse de faire ce bachelier ?
Il faut surtout qu’elle soit bien dans sa tête, qu’elle n’aie pas de problèmes psychologiques. Comment, en effet, essayer d’aider les personnes à résoudre leurs problèmes alors que l’on a pas résolu les siens ? Il faut aussi qu’elle se renseigne bien sur la nature du métier. Si c’est la psychologie pour enfants qui l’intéresse, mieux vaut qu’elle entame une autre formation ! Il faut vraiment être intéressé par les problèmes de couple. Enfin, je lui dirais que c’est avant tout une vocation. On ne fait pas ce métier pour bien gagner sa vie.
Comment vous voyez-vous dans un an, quand vous serez diplômée ?
J’espère que j’aurai la possibilité de travailler dans un centre. J’aimerais peut-être aussi ouvrir moi-même un centre de consultation dans un hôpital. Par contre, s’installer seule comme indépendante ne me tente pas vraiment.