Arnaud Froidmont, Athlète

Interview réalisée en décembre 2008

Arnaud, comment as-tu découvert l’athlétisme ?

Ma maman courait au club de Fleurus Athlétisme. Je l’accompagnais très souvent. C’est ainsi qu’elle m’a communiqué le virus. Maintenant je ne sais plus m’en passer. Je suis affilié à l’Union Athlétique Châtelineau (UAC).

Quel est ton meilleur chrono à ce jour ?

47’14 sur ma distance de prédilection, le 400m.

As-tu déjà participé à des championnats d’Europe ou du monde ?

L'an passé, je me suis qualifié pour les championnats d'Europe en individuel sur 400m à Hengelo. Mais comme nous avions une très bonne équipe de relais 4x400m et que les deux étaient incompatibles étant donné qu'il y avait trop de courses en seulement quatre jours, j’ai opté pour le relais. Par manque de chance, nous avons raté le podium de très peu alors que nos trois meilleurs éléments s'étaient blessés la semaine précédant l'événement.
J’ai également participé au championnat du monde pour juniors en Pologne, à Bydgoszcz exactement. Malheureusement, je n’ai terminé que 4ème de ma série. J’ai toutefois une excuse à faire valoir : je sortais de mes examens universitaires et je n’ai donc pu préparer ce championnat comme il l’aurait fallu.

Comment se prépare-t-on pour de telles compétitions ?

Je m’entraîne cinq fois par semaine dont trois séances de piste et deux séances de musculation. J’essaie aussi de faire un footing par semaine. Je n'ai pas de coach mental mais je vais environ une fois par semaine chez un kiné afin de soigner les bobos qui apparaissent à gauche et à droite. Ma préparation ne varie guère, quelle que soit la période ou les compétitions qui se présentent. Même hors période compétitive, je continue de m’entraîner à cette même fréquence.

Parallèlement à ta carrière de sportif, tu fais aussi des études d’ingénieur civil à l’UCL. N’est-ce pas trop difficile de combiner les deux ?

Je tiens vraiment à poursuivre mes études. Elles me permettent de me ressourcer par rapport au sport et inversement. Je crois que les deux sont complémentaires. De plus, en Belgique, c'est compliqué de vivre uniquement du sport et une fois l'âge de la retraite athlétique arrivée, il me sera bien utile d'avoir un diplôme en poche. Et puis, quand quelque chose ne va pas en sport (cet hiver j'ai été blessé pendant presque trois mois), c'est important de pouvoir rebondir sur une autre activité. Sans les études je crois que j'aurais fait une déprime. Et dans mon cas, les études d'ingénieur civil me passionnent vraiment. Je suis au 3ème bloc du bachelier.

L’UCL a prévu plusieurs mesures pour les espoirs sportifs comme toi. Quelles sont-elles et que vont-elles t’apporter ?

J’ai rejoint le kot Etudiant Sportif de Haut Niveau mis en place par l'UCL. Nous sommes 11 à vivre notre passion pour le sport. Cela sera très motivant de voir que tout le monde doit travailler et parfois faire des sacrifices pour pouvoir s'entraîner dans les meilleures conditions possibles. Nous avons des facilités pour l'accès au centre sportif. Il est également possible d'étaler son année en deux ans mais pour le moment, j'ai réussi à mener les deux de front sans devoir le faire.

As-tu des facilités accordées par les professeurs ?

Quasiment aucune. Les professeurs ne savent même pas, pour la plupart, que je fais de l'athlétisme. En juin dernier, je me suis juste arrangé avec l’un d’entre eux pour passer un examen avec un autre groupe pour finir ma session un peu plus tôt et pouvoir recommencer à m'entraîner sérieusement avant les championnats. Pendant les examens, j'allais toujours sur la piste mais les entraînements étaient un peu plus cool afin de ne pas risquer de me blesser, tout en entretenant ma condition.

Quelles sont les contraintes de ta vie de sportif ?

Tout cela dépend un peu du moment de l'année, il y a des moments propices à l'entraînement et d'autres un peu plus aux sorties. C’est sûr que je ne vais pas sortir la semaine qui précède une compétition mais je pense qu'une sortie de temps en temps, si elle n'est pas exagérée, fait du bien au moral. Pour ce qui est de l'alimentation, je fais juste attention à ne pas manger trop gras, manger cinq fruits et légumes par jour et bien m'hydrater. Je fais une prise de sang tous les six mois pour vérifier si tout va bien.

Es-tu repris comme élite auprès de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Oui, j'ai des aides pour partir en stage et pour palier aux frais médicaux que cela entraîne.

Si tu devais faire un choix entre ta carrière d’athlète et ta carrière professionnelle, laquelle choisirais-tu ?

J'espère ne jamais devoir faire ce choix, parce qu'il est vraiment difficile et que pour moi, avec un peu de motivation, les deux peuvent être complémentaires.

Tes parents te soutiennent-ils ?

Ils me soutiennent et sont contents pour moi du moment que je suis heureux dans ce que je fais et que je n'arrête pas mes études, cela leur suffit amplement.

Faut-il un apport financier important ?

Non, pas vraiment, car j'ai la chance d'être aidé par la ligue d'athlétisme qui se charge des frais des stages, des championnats et des frais médicaux. De plus, la course à pied ne nécessite pas un matériel très important et je dispose de la salle de musculation à Louvain-la-Neuve qui, bien qu'elle se fasse un peu vieille, est assez complète.

Quel est ton objectif professionnel ?

Ça c'est une colle ! Je n'en ai encore aucune idée. Ce sera sûrement dans le domaine des mathématiques appliquées, un domaine que j'affectionne tout particulièrement.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.