Christian Munsters,
Mécanicien de poids lourds

Interview réalisée en décembre 2022

Quelle différence faites-vous entre la mécanique poids lourds et la mécanique automobile ? 

Pour les poids lourds, comme le mot l’indique, tout est plus imposant : le matériel et l’outillage que l’on utilise, les pièces qu’on remplace et qu’on ajuste, etc. Mais l’espace pour travailler est aussi plus grand : autour d’un moteur, la cabine bascule, etc. On peut donc avoir accès facilement aux pièces du moteur.

Cela suppose alors de lourdes manutentions ? 

Non pas spécialement car les ateliers de poids lourds sont pour la plupart équipés pour éviter de grosses manutentions manuelles, ce qui rend le métier plus confortable.

Quelles sont les pannes les plus fréquentes ?

Comme dans tous types de véhicules, on retrouve au sein d’un camion beaucoup de technologies embarquées et de composants électroniques. Et ce sont souvent ces éléments qui sont les plus problématiques. Pour repérer les dysfonctionnements, il est indispensable d’effectuer des recherches  via un ordinateur spécifique.

Le métier a-t-il fortement évolué au fil des ans ?  

Oui, il faut s’adapter aux nouvelles technologies, comme la carburation EURO 6 par exemple. La technique de freinage pneumatique est devenue plus complexe et les normes de sécurité ont elles aussi fortement évoluées. Cela implique qu’il faut constamment se former pour rester à jour dans ses connaissances.

Où exerce-t-on principalement ce métier ?

Chez les concessionnaires de marques et quelques garages spécialisés poids lourds toutes marques.  Les indépendants ne sont pas nombreux. 

Y a-t-il une forte demande de mécaniciens poids lourds ?

Oui, le personnel est compliqué à trouver. Ce métier est en pénurie car le mot « lourd » effraye les nouveaux candidats. Or il est attrayant car il touche aux nouvelles technologies embarquées. L’outillage est devenu de plus en plus performant et rend du coup le métier beaucoup moins dur qu’il ne l’était autrefois. Par ailleurs, les rémunérations sont souvent plus attrayantes que celles octroyées lorsque l’on travaille sur des véhicules légers.

Quelles sont les qualités et compétences nécessaires pour exercer ce métier ?

Il va de soi qu’il faut aimer « chipoter » aux véhicules et donc avoir une certaine dextérité manuelle. Connaitre la mécanique automobile est la base. Avoir le sens du contact avec les clients et celui du travail en équipe, également.

Ce métier nécessite aussi d’accepter de travailler souvent le samedi et dans certains garages finir sa journée plus tard.

Il faut aussi posséder au minimum le permis C car le mécanicien doit aller faire des essais sur la route.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.