Interview d'une cancérologue et interniste de l'hôpital de l'hôpital Ambroise Paré de Mons

Quelles formations avez-vous suivies ?

Être cancérologue n'est pas encore reconnu comme tel en Belgique. J'ai donc dû faire 5 ans de médecin interne. Aujourd'hui les études durent 6 ans. Sur les 5 ans de formation, j'ai suivis 3 ans à l'Institut Bordet à Bruxelles qui est reconnu mondialement pour la cancérologie. J'ai donc obtenu un diplôme en médecine interne. J'ai passé un autre examen pour une reconnaissance universitaire en oncologie. La cancérologie est donc un choix tout à fait personnel.

Quelles sont les compétences et savoir-faire indispensables ?

Il faut passer un stage reconnu pour l'oncologie. Mais outre cet aspect purement légal, je pense qu'il faut avoir une très bonne connaissance de la médecine interne et avoir une très grande disposition humaine car c'est un métier très dur étant donné que nous côtoyons la mort, la souffrance et le désespoir au quotidien. Il faut à la fois savoir garder un oeil de spécialiste et ne jamais négliger, bien au contraire, le facteur humain pour accompagner son patient jusqu'à la fin.

Quels sont les aspects les moins attrayants ?

Il est vrai que face à cette maladie, nous perdons souvent la bataille. Et lorsque nous perdons un patient, nous perdons un peu de nous même.

Quels sont les aspects les plus attrayants ?

Il est clair que nous pouvons sauver des vies. Et même quand nous ne savons pas les sauver, nous pouvons leur rendre des services en soulagent leur peur, leur douleur et en leur faisant profiter de la vie d'une autre façon.

Y a-t-il une attitude particulière à avoir face à un patient atteint du cancer ?

Il faut d'abord toujours énoncer la vérité au patient. Au mois celle qu'il veut connaître et en droit de connaître. Ensuite, offrir des compétences scientifiques et humaines. Cependant, chaque patient cancéreux va réagir de façon différente. En effet, certains voudront tout savoir et d'autres qui voudront tout ignorer. Et entre les deux, toutes les gammes existent. Mai sil ne faut pas omettre que l'annonce est un moment délicat pour le patient, pour les proches mais aussi pour nous, les médecins. Chaque mot à son importance.

Y a-t-il un conseil pour éviter cette maladie ?

Ne pas fumer. La plupart des cancers on un rapport direct ou indirect avec la cigarette, ou du moins ceux qui tuent le plus. Mais avoir également une hygiène de vie la plus saine possible, faire du sport. Et surtout, pour les cancers où il existe un dépistage efficace (tel le cancer du sein) avoir une attitude préventive est essensielle.

Quels sont les symptômes ?

Il en existe plusieurs:


  • perte de poids
  • altération de l'état général
  • un grain de beauté apparu récemment
  • saignement anormal par office naturel
  • masse palpée quelque part


Comment se déroule une séance ?

En général, cela vient d'un patient qui nous interpelle pour une mise au point après une hospitalisation. Souvent ce ne sont que des inflections de la prise de sang. Les démarches menées par les médecins les médecins internistes qui sont les seuls à pouvoir d'envisager les différents diagnostics. Se déroule ensuite de plus en plus des examens spécifiques pour raccourcir le champs des investigations et là le diagnostic est découvert. Ensuite, il faut annoncer le diagnostique au patient de la manière la plus précise. Il faut donc être sûr, soi-même de ce que l'on annonce.

Quel aspect faut-il prendre en considération avant de choisir cette discipline ?

Il faut la " sentir " lors des formations médicales lorsque nous faisons des stages. Il ne faut pas la choisir en fonction de l'appât du gain.

Quels sont les grandes étapes du traitement ?

Tout dépend de la chirurgie, quand cela est possible et complété ensuite par de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Fréquemment, le patient arrive déjà avec un cancer généralisé et là, le seul traitement possible est la thérapie.

Qu'est qu'un cancer ?

Il est encore aujourd'hui impossible de définir complètement ce qu'est un cancer. Il existe un grand nombre de cancers différents, au sein d'un même organe. Globalement, c'est une prolifération anarchique et incontrôlée de cellules au départ " normales ". Toutes nos cellules se reproduisent car nous changeons toutes nos cellules quasi quotidiennement, certaines plus vite que d'autre. Ce processus est physiologique étant donné que des cellules meurent pour laisser la place aux autres. Mais quelque part dans ce processus il se passe un problème. En effet, pour une série de raison, ces cellules ne s'éliminent plus mais s'éternisent. Elles se reproduisent de façon anarchiques et deviennent incontrôlables par l'organisme ce qui aboutit à la longue à une formation tumorale maligne..

Quel est l'avenir de cette profession ?

L'avenir de la cancérologie n'est pas dans les moyens que nous utilisons aujourd'hui tel que la chimiothérapie, plutôt dans la thérapie génique, puisqu'au départ c'est un dysfonctionnement génétique. Il faut pouvoir identifier le défaut génétique et le corriger. S'il l'on y arrive, il faut envoyer un message à cette cellule " suicide- toi ". Lorsque nous arriverons à faire cela pour chaque tumeur, ce qui présuppose que nous trouvions pour chaque défaut génétique, on aura guéri le cancer. Mais je pense que nous ne sommes pas encore proche du but.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.