Dr Didier Van Den Broeck,
Chirurgien plastique

Pouvez-vous définir ce qu'est votre métier ?

Je suis un chirurgien plasticien dans deux secteurs différents. L'un en chirurgie plastique et l'autre dans celle de la reconstruction. Je m'occupe beaucoup de chirurgie mammaire. Je réponds souvent à des besoins cosmétiques.

Quelles formations avez-vous suivies ?

J'ai donc suivi une formation de médecine générale. Et puis 6 ans de chirurgie dont trois années furent consacrées à la chirurgie plastique

Quels sont les savoir-faire indispensables à cette profession ?

Mes patients sont généralement des femmes. Il faut avoir de bons contacts avec elles. Il faut avant tout être à l'écoute des patients et ne pas considérer la chirurgie plastique comme un apport de marketing mais comme une solution de bien-être. Il faut aimer la vie et le bien-être d'autrui.

Les savoir-être pour votre profession ?

Ne pas se dire qu'on va faire des opérations pour avoir beaucoup d'argent mais au contraire prendre la demande de chacun en compte. Se demander si l'on va pouvoir avoir un bon résultat, si l'on peut être à la hauteur de la demande. Il faut aussi se demander si nous avons éliminé tous les risques de l'opération étant donnée qu'il s'agit une chirurgie de luxe et nous n'avons pas droit à l'erreur. Le choix du patient est très sélectif.

Y a-t-il des demandes un peu trop loufoques ?

Les patients belges sont encore assez cohérents. Il m'arrive de refuser la demande de certains patients lorsqu'elle est disproportionnée par rapport à leur état ou lorsque le jeu n'en vaut pas la chandelle. Je cadre donc le plus possible le patient pour avoir le meilleur résultat possible. Mais bien sûr, il existe une pathologie dont le symptôme est que les gens se voient tout à fait différents de ce qu'ils sont, c'est une pathologie qu'il faut absolument détecter dans le cadre de mes interventions.

Quels sont les aspects les plus attrayants ?

C'est sans aucun doute la reconnaissance du patient. En effet, j'effectue beaucoup de chirurgie mammaire et je n'ai jamais vue de patientes aussi heureuses après une opération. Même avec le plus beau lifting, plus beau nez, etc, Je reçois même des petits mots de remerciements, des petits cadeaux, etc., ça a changé leur vie. Nous avons une relation privilégiée avec les patients. Il ne faut pas oublié que cela se passe hors du contexte maladie, il n'y a donc pas toute cette charge médicale. Néanmoins, nous avons les mêmes démarches, rendre plus beau. Lors du cancer du sein, nous arrivons, malgré le contexte de la maladie, à établir un rapport privilégié.

Et les moins attrayants ?

Il existe trois situations après l'opération :

- le patient est content et le chirurgien ne l'est pas, cela arrive assez souvent ;
- le patient est content et le chirurgien aussi, la satisfaction est optimale ;
- le patient n'est pas content mais le chirurgien l'est. Là, c'est le pire de tout, car il n'y à rien à faire. C'est un échec absolu. Mais personnellement, je suis satisfait, je ne propose pas de correction, étant donnée que j'estime avoir fait correctement mon travail. Certains patients risquent de ne jamais être satisfaits quelque soit le résultat de l'intervention.

Quel aspect faut-il prendre en considération avant de choisir cette discipline ?

Il faut savoir que c'est un parcours long, sélectif et difficile. Nous ne sommes que cinq à sortir des ces cours par année. C'est un parcours du combattant. En chirurgie plastique, on se ferme volontairement beaucoup de portes, mais si au final nous ne sommes pas retenu, c'est une grande déception. C'est un métier très exigeant, envers soi, les études et les patients. 

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.