Interview anonyme,
Documentaliste RTBF-Imadoc

Qu'est-ce que le service Imadoc ?

Le service s'occupe des archives de la RTBF depuis 1953 et le service existe à proprement dit depuis 1956. Au départ, ce n'était qu'une bibliothèque de conservation qui servait à sauvegarder les programmes afin de les réutiliser en tout ou en partie. Petit à petit, on a créé plusieurs services qui ont été regroupés, en 1989, en ce service actuel. Cela est dû au fait que les dirigeants de la RTBF ont réellement pris conscience de l'importance d'un service de documentation : nous possédons plus de cent mille heures de patrimoine documentaire. Nous sommes la plus grosse vidéothèque de la Communauté française de Belgique. Ce n'est qu'ici, par exemple, que l'on peut retrouver des images sur des faits politiques s'étant déroulés dans les années septante.

Quel est votre rôle exact au sein de la RTBF ?

Tout d'abord, vu la multiplication des nouvelles chaînes de télévision thématiques grâce aux bouquets numériques, nous vendons énormément d'images à celles-ci car elles n'ont ni histoire, ni archives. Il faut avouer que cette activité est de plus en plus rentable. On peut aussi bien vendre des programmes complets que des "stockshots", c'est à dire des courts extraits de reportages. 

Notre service est utilisé, également, pour les usages internes à la RTBF. Retrouver des images d'archives permet de retrouver des faits historiques et également, pour les faits plus anodins, de ne pas envoyer une équipe de tournage pour reprendre les même images. Ainsi, sur la totalité des images utilisées lors d'un journal télévisé, environ la moitié sont des images d'archives. Cela permet de réaliser des économies substantielles.

Quelles sont les particularités de votre service et de votre travail ?

La seule réelle différence avec un centre d'archivage habituel est que nous ne travaillons pas sur support papier mais sur support vidéo. Nous procédons donc, dans un premier temps, au visionnement des images afin d'en établir un descriptif. Ensuite, nous les encodons dans le système informatique par mots-clés, nom de personnes ou de lieux. Le deuxième pan de notre travail consiste à retrouver les images adéquates en fonction des demandes de clients extérieurs ou de journalistes de la RTBF. C'est d'ailleurs la part du travail qui nous passionne le plus. Retrouver des images d'archives qui seront réutilisées dans le journal télévisé ou, par exemple, dénicher la première prestation télévisuelle d'un artiste connu procure un certain plaisir, une certaine fierté.

Quelle est l'évolution du métier ?

L'informatique a apporté une grande facilité dans notre travail. Ainsi, auparavant, si nous avions cinq mots-clés pour une même image, nous devions réaliser cinq fiches-papiers. Aujourd'hui, nous n'en réalisons plus qu'une. D'autant plus que grâce aux ordinateurs, nous pouvons réaliser une analyse "full text". C'est-à-dire que nous ne sommes plus limités à l'analyse des seuls mots-clés, étant donné que l'ordinateur peut réaliser la recherche dans l'intégralité du descriptif.

Quelles sont les qualités à réunir pour travailler chez vous ?

Je dirais qu'il faut être spécialiste en généralités. Comme la RTBF est une chaîne généraliste, nous sommes susceptibles de devoir traiter n'importe quel type d'information. Il ne faut pas connaître les sujets en profondeur, mais nous devons en savoir sur tous : sportifs, politiques, artistiques, judiciaires, etc.

Pour le reste, il s'agit de qualités plus communes au monde des documentalistes : ouverture d'esprit et curiosité, facilité d'écoute et de dialogue, rigueur et organisation.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.