Quel est votre parcours ?
J’ai un master en communication. Avant de commencer des formations pour devenir comportementaliste, mon père a insisté pour que je fasse des études plus "classiques". C’était, je pense, une bonne idée. Une fois le diplôme en poche, je me suis donné un an pour écumer les formations qui touchaient à tout ce qui concerne les chiens. Je suis partie en France pendant 6 mois. J’ai aussi suivi les deux formations belges d’éducateur canin et j’ai aussi un diplôme de toiletteuse. Je voulais tout connaître pour mieux comprendre les chiens.
Qu’est-ce qui vous a donné envie d’exercer ce métier ?
J’ai toujours été très proche des animaux. Je monte à cheval tous les jours depuis l’âge de 5 ans, j’aime la nature, l’extérieur, la vie au contact des animaux mais je ne me voyais pas vétérinaire. Pour un stage lors de mes études en communication, je suis partie au Canada. Là-bas j’ai découvert le travail de comportementaliste et de dresseur pour chien. Dès mon retour, j’ai cherché des formations en Europe.
Travaillez-vous uniquement avec les chiens ou pouvez-vous intervenir avec d’autres animaux ?
Je suis actuellement une formation pour pouvoir aider les propriétaires de chevaux. Mais c’est un tout autre travail. Chaque espèce répond à des comportements totalement différents. Il faut donc se former à chaque fois. Je suis, par exemple, incapable de comprendre les chats !
Concrètement, quelles sont les différentes étapes de votre travail ?
La première chose est de rencontrer les gens. De comprendre leur façon de fonctionner. Pour débloquer une situation complexe chez un chien, il faut débord décortiquer la systémique familiale. Ensuite, je me concentre sur le chien afin de définir ses codes. Est-il nerveux, calme, peureux ? La troisième étape est de trouver des solutions qui aident le chien à retrouver une vie sereine et surtout, d’aider les maitres à mieux comprendre leur animal.
Quels sont les troubles du comportement que vous rencontrez le plus fréquemment ?
Il existe des centaines de problèmes différents. Des chiens agressifs, destructeurs, phobiques, hyperactifs et bien d'autres !
Pourriez-vous nous donner quelques exemples de conseils que vous prodiguez ?
Non, cela serait beaucoup trop long, car chaque problème doit être expliqué dans son contexte. Un contexte n’est pas l’autre. Il n’existe pas de conseil "type".
Quelles sont, selon vous, les différences avec les métiers d’éthologue, d’éducateur canin ou de maître chien ?
Contrairement aux trois autres, le comportementaliste pourrait exercer sans même être en contact avec les chiens. Le métier de comportementaliste est basé sur ce que vont expliquer les maîtres. Il s’agit de théorie, et non de pratique. Certains comportementalistes de renom proposent même des consultations par téléphone.
Votre métier est-il reconnu en Belgique ?
Non, pas que je sache. Il existe malheureusement des dizaines de formations totalement folkloriques, qui coûtent cher, qui se font très vite et n’apprennent rien. Il faut faire très attention. On ne devient pas comportementaliste en 6 semaines.
Quelles sont les connaissances à posséder pour devenir comportementaliste ?
Idéalement, il faut suivre deux ou trois formations, se former pendant minimum deux ans afin d’avoir suffisamment d’acquis pour être capable de cerner un problème et d’aiguiller les propriétaires dans le bon sens.
Quelles sont les qualités requises ?
Savoir écouter, accepter les différences des gens et leur façon de concevoir une relation homme-chien. Etre patient et empathique. Courageux aussi, car lancer son affaire n’est pas une chose facile.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui voudrait se lancer dans cette activité ?
Surtout de faire très attention aux formations données. On trouve vraiment de tout sur internet et la plupart de ces formations ne sont pas suffisantes. Ensuite, il faut lire, s’intéresser et chercher à comprendre le chien en permanence. C’est un métier de passionné. Ce sont des connaissances qu’il faut nourrir en permanence.