Quel est votre métier ?

Je suis horticulteur, donc je produis mes fleurs et mes plantes. Parallèlement à cela, je suis fleuriste ; je possède une boutique dans laquelle j'écoule ma propre production.

Quelles études avez-vous faites ?

J'ai fait mon cycle secondaire en horticulture dans une école bruxelloise. Ma formation comportait quatre spécialisations : floriculture, arboriculture ornementale, arboriculture fruitière et culture maraîchère. En plus, j'ai reçu une formation d'architecte paysagiste, et un peu de fleuristerie.

Que cultivez-vous ?

Des orchidées et certaines espèces comme les impatiences de Nouvelle-Guinée. Pour les orchidées, c'est un choix personnel ; les autres, c'est juste de la planification en fonction de la place disponible dans les serres. J'essaie que l'espace soit toujours occupé. Mon choix est aussi guidé par la demande du public : je ne vends pas la même chose à la fête des mères qu'au 1er mai. Enfin, par choix personnel, je me limite à produire des plants que je vais pouvoir vendre moi-même au détail. Je ne veux pas être tributaire d'un marché de gros, d'une criée.

Est-ce suffisant pour vivre ou avez-vous envie de vous développer davantage ?

Je travaille seul, parfois aidé de mon épouse qui n'est pas horticultrice, et la quantité de mon travail est largement suffisante comme ça !

Quels sont vos horaires ?

Je travaille en moyenne 16 h par jour. Ce qui veut dire que je me lève à 4 h du matin deux ou trois fois par semaine. Généralement, ma journée ne se termine pas avant 22-23h ou minuit. Les jours où j'ai des commandes importantes de fleurs, je travaille la nuit.

Avez-vous recours à une aide extérieure ?

Non, il est très difficile de trouver des personnes compétentes et disponibles au moment où on en a besoin. Pour le moment, je m'arrange avec mon beau-père qui habite près de chez moi. Il est plus ou moins initié, et peut donner les soins de première urgence, c'est-à-dire l'arrosage.

Quels sont les avantages et les inconvénients de votre métier ?

Avantage(s) : j'aime mon métier et j'aime les plantes. 

Inconvénient(s) : ils sont nombreux. Il n'y a pas d'horaire fixe, partir en vacances est difficile. Je dois toujours penser à planifier ma production, préparer mes plantes pour dans six mois par exemple. D'autre part, une plante réclame des soins constants, et une grande vigilance de la part de l'horticulteur. Ma présence est donc nécessaire en permanence. L'horticulture n'est pas un métier qui permet de s'enrichir, pas pour le moment en tout cas.

Quelles qualités faut-il posséder ?

L'horticulteur doit très bien connaître les végétaux et avoir des aptitudes à mettre ses fleurs en valeur, à les présenter en bouquets.

Comment peut travailler un horticulteur ?

Plusieurs possibilités s'offrent à lui. Il peut d'abord choisir une orientation particulière : horticulteur, arboriculteur, pépiniériste. Ensuite, il décide de travailler comme salarié, en tant qu'ouvrier dans une grosse entreprise, ou comme indépendant. Dans ce dernier cas, l'horticulteur a le choix de travailler seul, en famille, ou entouré d'une grosse équipe, en fonction de la taille de son entreprise.

Les gros producteurs doivent trouver les fonds nécessaires à leur installation. Pour vivre uniquement de la production, ils doivent posséder des surfaces de terrain suffisamment  importantes pour des serres. En effet, le fleuriste doit être fourni avant la date des livraisons en jardin. Le système de cultures sous serres chauffées est idéal en ce sens qu'il permet d'accélérer la maturation des fleurs.

L'écoulement des végétaux se fait via la criée. On peut s'y inscrire sans formalités particulières. Il suffit d'annoncer combien de mois sur l'année on peut fournir et quelles espèces on cultive.

Pour ma part, en tant qu'indépendant et propriétaire d'une entreprise familiale de petite taille, j'ai une serre gérée par ordinateur au niveau de la température. L'arrosage est semi-automatique, parce que je cultive trop d'espèces différentes à la fois : il serait malvenu de donner la même quantité d'eau, et au même moment, à toutes les plantes. D'autres phases du travail, comme la cueillette, le conditionnement des végétaux ou le rempotage se font manuellement chez moi.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui veut s'installer ?

Je lui conseillerais de bien déterminer ses propres aptitudes et de choisir son créneau en fonction de cela. Ensuite, avant de s'installer, il fautfaire une étude de marché sur ce qui est susceptible de se vendre dans la région, sur la concurrence, etc.

Enfin, je recommanderais ceci comme bonne marche à suivre : l'idéal est d'avoir un magasin, quitte à acheter ses fleurs à l'extérieur dans un premier temps et de s'équiper ensuite en serres et en terrains. De cette façon, on produit en fonction de ses capacités de vente et on évite les pertes.

Pourquoi avez-vous décidé d'ouvrir un magasin ?

Si je voulais que mon entreprise soit rentable en vendant du gros, il fallait que je monte à un niveau supérieur. C'est-à-dire qu'il me fallait plus de personnel, une infrastructure plus lourde. D'où plus d'investissements. Comme je n'aurais jamais obtenu les prêts nécessaires, j'ai fait le choix d'ouvrir un magasin.

En plus, je préférais valoriser ma production en la vendant moi-même plutôt que de la livrer à des fleuristes que je n'estime pas toujours compétents. Nombre d'entre-eux se sont installés et continuent encore à exercer le métier sans avoir d'accès à la profession, ce qui est désormais obligatoire.

En somme, j'ai préféré rester un petit producteur, mais capable d'écouler sa marchandise lui-même.

Quel est le salaire d'un horticulteur ?

Certains gagnent peu, d'autres beaucoup d'argent. Ces derniers ne sont pas ceux qui ont commencé hier, ce sont les vieilles maisons. En général, si on travaille correctement et honnêtement, on ne gagne pas des sommes faramineuses du jour au lendemain.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.