Mr Jean-Christophe Real,
Responsable Progiciel

Responsable Progiciel pour IDLink, une société de services dont l'objet est le développement et l'installation de projets d'informatique, ainsi que le suivi de la logistique et de la production.

Quel est l'intitulé exact de votre fonction ?

Responsable Progiciels.

Pouvez-vous nous décrire votre métier ?

IDLink vend et développe des solutions logistiques basées sur l'utilisation de codes-barres. Ces solutions vont de la gestion de stocks jusqu'à la gestion complète du cycle de vie d'un produit. Les projets réalisés dans ce cadre sont majoritairement des solutions ad hoc (à savoir développées spécifiquement en fonction des besoins du client).

Récemment, IDLink a décidé de développer un ensemble de progiciels, à savoir des produits génériques qui peuvent être adaptés aux besoins d'un client par simple configuration (et non plus par programmation).

Mon rôle est donc de concevoir ces produits, et de diriger l'équipe chargée de leur réalisation.

Comment se déroule une journée type ?

  • Arrivée vers 9h.
  • 30 minutes consacrées à saluer tout le monde, afin de donner l'occasion à chacun de signaler un problème ou une demande éventuelle.
  • 30 minutes à 1h pour traiter le courrier (électronique ou non).
  • 2h de travail purement technique (conception/développement).
  • Pause midi.
  • 1h de réunion technique ou coaching de l'équipe selon les jours.
  • 1h de travail de supervision et/ou administratif (suivi des projets).
  • 2h de travail purement technique (conception/développement).
  • Ensuite, cela dépend fortement des jours : exploration de nouvelles solutions technologiques, résolution des problèmes urgents, formation, etc.
  • Fin normale de la journée : 18h30.

Quel a été votre parcours jusqu'à aujourd'hui au niveau scolaire et professionnel ?

Après un master en sciences informatique à l'ULB (filière système), j'ai travaillé deux ans comme informaticien indépendant. J'ai ensuite été chercheur au département informatique de l'ULB durant trois ans, puis analyste-programmeur chez Raincode SPRL durant deux ans également, avant d'y devenir responsable technique/chef de projet. Et depuis peu, je travaille chez IDLink.

Votre formation a-t-elle été suffisante pour exercer votre profession ?

Oui, même si d'un point de vue purement technique, une remise à jour permanente est nécessaire.

Selon vous, quel est le profil idéal pour être engagé pour une telle fonction :

  • Quelle formation ?

Je pense que la formation de master en informatique est tout à fait adaptée. A contrario, je trouve qu'une formation d'ingénieur en informatique ne serait pas suffisante, car mon travail demande principalement une grande connaissance et une culture de l'informatique, ainsi que la capacité à juger de la meilleure solution en fonction des besoins actuels et surtout futurs du produit.

  • Quelles qualités humaines ?

Au niveau des qualités humaines, il est nécessaire d'avoir le contact facile et de pouvoir diriger un entretien afin d'en retirer rapidement un maximum d'informations. En effet, dans le cadre du développement de produits, on a rarement l'occasion de rencontrer les utilisateurs. Il faut donc, lorsque l'occasion se présente, être capable de comprendre très rapidement leurs besoins. En ce qui concerne la direction de l'équipe de développement, la capacité à négocier et à dégager un consensus sur les solutions choisies, est très importante.

Quelle connaissance des langues ?

Une bonne connaissance de l'anglais technique est indispensable. Les principales langues nationales (français, néerlandais) sont très utiles pour la communication avec les collègues et utilisateurs. Toute langue supplémentaire est un plus évident lors des contacts avec l'étranger (conférences, formation chez les fournisseurs).

Qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier ? Y-a-t-il néanmoins certains aspects négatifs à souligner ?

L'aspect le plus intéressant de mon métier consiste à découvrir régulièrement des nouveaux domaines d'application ou des fonctions différentes. Par le contact avec des personnes effectuant un tout autre métier, j'ai aussi la chance d'appréhender diverses réalités, d'autres contraintes de travail ou même des cultures d'entreprise différentes. Cela permet de se situer et de replacer son travail dans un contexte plus général, et par là même, de valider ou d'infirmer des choix personnels. En plus de cet aspect "social", c'est un métier technique qui oblige à réfléchir, ce qui est très gratifiant.

Pour l'aspect négatif, le principal problème se situe au niveau de l'implication dans le travail et des horaires qui en découlent. Très souvent, on s'identifie totalement à ce que l'on fait (au produit que l'on développe) et il est très difficile de décrocher, même lorsque l'on a quitté le bureau. Cela veut dire que, même si on n'est pas présent au bureau 24h/24, on cogite sans cesse. Et, si l'on n'y prend garde, cela peut avoir des répercussions sur la vie sociale et familiale.

Que pensez-vous des stages ? Est-ce un passage obligé ?

Je crois que oui. Les stages sont très utiles pour se rendre compte de la réalité du travail de l'informaticien et surtout du fonctionnement d'une société. Lors des études, l'informatique peut sembler un métier uniquement technique et rationnel. La réalité est souvent différente. Les aspects humains sont bien plus présents qu'il n'y paraît.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite se lancer dans ce métier ?

Commencer par se constituer un très bon bagage technique. Et ensuite ne jamais hésiter à l'entretenir par quelque moyen que ce soit (formation, conférence, auto-formation). Il est vrai que ce bagage n'est qu'un outil pour le vrai rôle de l'informaticien : fournir des solutions (informatiques ou non) aux problèmes de l'utilisateur. Mais, on n'est jamais trop qualifié. Par contre, lorsque l'on ne dispose pas de l'outil adapté, il est très difficile de fonctionner correctement.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.