Jeremy B.,
Matelot détecteur sur un chasseur de mines

Quel est votre parcours professionnel ?

La réponse à cette question sera courte : dès la fin de mes secondaires, j’ai directement passé les tests pour entrer à la Marine. Je m’étais déjà renseigné sur les métiers de l’armée pendant ma dernière année d’école. J’avais, entre autres, fait une journée d’immersion sur un chasseur de mines, grâce au centre d’information de l’armée. Cette journée a été une révélation : j’ai adoré l’esprit de corps que j’ai pu observer, et au moment où j’ai mis un pied sur le bateau, j’ai directement su que c’était cette composante que je voulais intégrer. Après avoir réussi les tests, j’ai directement intégré la Marine belge. 

Pourquoi avez-vous choisi de devenir détecteur ? 

J’aime la mer et la composante Marine de manière générale, et j’ai intégré cette composante sans avoir d’idée préconçue de ce que j’allais y faire exactement. Je voulais juste faire partie d’une équipe et servir mon pays, avoir l’impression de faire quelque chose d’utile. J’ai décidé de me spécialiser en tant que détecteur après avoir pris connaissance du travail de certains collègues. J’ai pu observer le matériel avec lequel ils travaillaient. J’ai toujours eu un côté un peu « geek » : l’idée de travailler et de maîtriser du matériel de pointe me plaisait bien. C’est un métier très technique. 

Quelles sont les tâches qui rythment le quotidien du détecteur ? 

Avec mon équipe, nous sommes chargés d’évaluer les menaces. Grâce à des radars super sophistiqués, on identifie les obstacles, et sur base de cela, nous créons des cartes qui donnent une vue d’ensemble du périmètre dans lequel se situe le navire. Ensuite, nous aidons à la navigation : on fait en sorte d’adapter l’itinéraire et la vitesse du navire aux différentes menaces. 

Nous sommes également avant tout des matelots : une grande partie de notre travail consiste également à aider sur le pont, à contribuer à la vie en communauté, à participer aux exercices de sécurité. 

Y a-t-il des compétences qu’il faut avoir en particulier, qu’on ne soupçonnerait pas aux premiers abords ? 

J’avais sous-estimé le cours d’anglais en secondaires et j’ai dû reprendre des cours par la suite pour être sûr d’être à niveau car il faut savoir parler anglais. Une bonne partie des communications se fait dans cette langue.

Quelles sont les qualités requises pour être détecteur ?

Il faut avoir beaucoup de sang-froid, de bonnes capacités d’analyse, des facilités à utiliser et à comprendre les nouvelles technologies. 

Quelle est la partie de votre métier que vous appréciez le plus ? 

L’adrénaline ! Une bonne partie de la sécurité de l’équipage repose sur mes épaules. J’ai plutôt intérêt à bien évaluer la menace, en cas d’erreur, les conséquences peuvent être dramatiques. Le fait d’avoir cette responsabilité donne un vrai sens à mon travail, m’oblige à être toujours au taquet et à donner le meilleur de moi-même. Je n’ai pas le droit d’avoir un coup de mou, et ça me plait, j’ai l’impression d’être tout le temps actif et de m’améliorer chaque seconde. 

La formation pour se spécialiser comme détecteur est-elle difficile ?

Il s’agit d’une formation sur le long terme avec des évaluations d’une difficulté à la hauteur des responsabilités qui nous sont confiées. En réalité, même après avoir réussi toutes nos évaluations, après avoir terminé le cursus et les périodes de stage probatoires, la formation continue ! Nous sommes constamment en période d’apprentissage : il faut toujours se mettre à jour, se former pour comprendre et utiliser le matériel qui ne cesse de s’améliorer.