Jules D.,
Pompier d’aérodrome dans la composante Air de l’armée

Interview réalisée en décembre 2022

Pourquoi avoir choisi le métier de pompier à l’armée plutôt que dans le civil ? 

Je n’ai pas vraiment choisi… On peut dire que j’ai testé les deux ! Avant d’intégrer l’armée, j’étais sapeur-pompier professionnel à Bruxelles. L’avantage de commencer en tant que pompier « civil », c’est que ça forme bien, on touche à tout ! Le feu n’est qu’une petite partie de nos interventions. Nous intervenions aussi en cas d’accident de la route, de noyade, de suicide, de dégât des eaux, de sauvetage d’animaux de compagnie… C’était une expérience professionnelle super enrichissante. J’ai cependant eu envie de changement, et je me suis dirigé vers l’armée. J’apprécie les valeurs véhiculées par la Défense. Je trouve aussi que l’armée offre des avantages intéressants : un bon salaire, une bonne retraite… J’étais aussi enthousiaste à l’idée de pouvoir faire des missions à l’étranger. 

Votre expérience préalable vous a-t-elle donné des avantages à la Défense ?

Oui, grâce à mon expérience et à ma formation initiale, j’ai pu être dispensé de certaines parties de ma formation à l’armée. 

Vous dirigez une équipe aujourd’hui ? Comment ça se passe ?

Cela fait 5 ans que je suis à l’armée, et un an, en effet que je dirige une équipe. Je m’assure que mes hommes connaissent sur le bout des doigts les nouvelles règles, le matériel, les procédures… La Défense évolue pas mal, on a droit à du matériel de pointe. Il faut donc tout le temps se remettre à jour. Dans les cas des pompiers, on doit aussi s’assurer que l’équipe est complètement coordonnée : c’est un travail qu’on fait ensemble et on a besoin de chaque élément. Je fais en sorte que chaque membre de mon équipe soit à la fois en sécurité et impliqué. Pour l’instant, ça se passe bien ! Nos missions se déroulent souvent comme prévu, et j’ai à faire à une équipe très engagée.

A votre avis, quelles sont les qualités d’un bon meneur d’une équipe de pompiers ?

Il faut avoir beaucoup de sang-froid, le sens des responsabilités et il faut savoir s’adapter à des circonstances parfois inédites. Il faut être réactif et tout mettre en place pour que son équipe puisse l’être aussi. Il faut aussi savoir faire preuve de pédagogie : officiellement je suis chef, mais je suis également formateur. Une grosse partie de mon travail consiste à aider mes hommes à se mettre à jour concernant les nouveaux programmes, le nouveau matériel et les plans d’action. 

Utilisez-vous un matériel spécifique, en comparaison avec les pompiers dans le civil ?

Notre outil le plus performant et le plus impressionnant est le Panther, un véhicule d’incendie fabriqué spécifiquement pour les aéroports. Dans ce véhicule, il y a 10.000 litres d’eau. On a d’autres moyens que dans le civil, c’est assez différent ! 

Pouvez-vous raconter une journée type, des tâches clés ? 

Nous sommes responsables de la sécurité des avions lors de leur atterrissage. Quand un avion est en détresse à l’atterrissage, l’alarme retentit et nous devons rejoindre notre véhicule. Nous réalisons certaines interventions sur l’avion. Nous faisons, par exemple, en sorte que le pilote en difficulté puisse être évacué de l’avion en toute sécurité. Quand nous ne sommes pas dans le feu de l’action, nous devons constamment vérifier les normes de sécurité, réfléchir à des nouveaux modes d’intervention, nous entraîner pour rester en forme, communiquer avec les techniciens… On a avant tout un rôle de prévention. 

Que conseillez-vous aux jeunes qui envisageraient d’intégrer la Défense pour devenir pompier ?

Il ne faut pas intégrer la Défense en ayant en tête un métier trop précis ! C’est bien d’avoir un projet, et il y a plein de possibilités pour le mener à terme. Dans le cas de la fonction de pompier à l’armée, les places sont limitées ! Il faut donc d’abord intégrer l’armée en partant du principe qu’on va avant tout devenir militaire, qu’on va servir son pays, qu’on va faire partie d’une grande institution avec un fort esprit de corps. Personnellement, c’était mon premier objectif. Grâce à mon expérience et à un bon timing, j’ai pu intégrer l’équipe des pompiers. Il faut être militaire d’abord, et puis être prêt à saisir les opportunités.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.