Mme Julie Bressan,
Enseignante en mathématiques
Interview réalisée en septembre 2015 |
Dans quel degré enseignez-vous ?
Actuellement j’enseigne en 1ère, 2ème et 3ème année de l’enseignement général dans une école secondaire. Il m’est aussi déjà arrivé d’enseigner dans l’enseignement technique et professionnel.
Quel a été votre parcours scolaire ?
Après avoir essayé des études supérieures en droit puis en comptabilité, j’ai souhaité faire autre chose. Comme le cours de mathématiques me plaisait bien durant mes études secondaires, je me suis dit que je pourrais faire des études supérieures dans ce domaine. Toutefois, je ne me voyais pas m’investir dans un master universitaire. Après m’être renseignée sur les études centrées sur les maths, je me suis lancée dans le bachelier (Agrégation de l’Enseignement Secondaire Inférieur).
Ces études ont-elles répondu à vos attentes ?
Les cours théoriques oui, directement. Par contre mon stage d’observation de 1ère année ne s’est pas trop bien passé et j’ai longtemps hésité à abandonner pour cette raison-là. Je suis quelqu’un de très ordonnée, très stricte d’un point de vue discipline et lors de ce stage j’ai eu peur que mon profil ne corresponde pas à la fonction. Mais comme j’avais très bien réussi tous les cours, je me suis accrochée. Et en 2ème année, lors de mon stage, actif celui-là, je suis tombée sur une maître de stage qui m’a vraiment donné le goût d’enseigner. A la base, enseigner n’était pas vraiment une vocation mais grâce à elle, ça l’est devenu. Elle m’a donné confiance en moi mais aussi des petits trucs que j’utilise encore aujourd’hui pour bien gérer une classe.
Comment appréhendez-vous votre cours ?
Vaste question ! Il y a un programme officiel à suivre, avec les compétences que doivent acquérir les élèves en fin de cycle. Néanmoins, chaque professeur peut apporter sa petite touche personnelle pour intéresser les élèves, ce que j’essaie de faire au maximum.
Quelles astuces utilisez-vous ?
J’essaie de rendre mon cours le plus vivant et le plus ludique possible. Soit en raccrochant la matière avec des faits, des événements ou des objets de la vie quotidienne ou encore en effectuant divers exercices d’illustration pour les surprendre !
Enseigne-t-on différemment dans le général que dans une filière technique ou professionnel ?
La matière est évidemment différente et les compétences à acquérir également. J’essaie, quand j’enseigne dans le technique ou dans le professionnel, d’adapter mon cours à l’option dans laquelle les élèves se trouvent, en construction, en mécanique ou en menuiserie par exemple, pour qu’ils se rendent compte que ces connaissances en mathématiques pourront leur servir dans leur futur métier ! Certains élèves, que ce soit dans une filière ou dans une autre, ont des préjugés sur les maths, ils pensent que c’est trop dur, qu’ils n’y arriveront pas. Le rôle de l’enseignant est aussi de leur prouver qu’à force de motivation et de travail ils pourront y arriver ! Cet aspect "motivation" est une facette du métier qui m’intéresse énormément. Et pour certains élèves, il faut parfois faire preuve d’ingéniosité !
Quels sont les aspects les plus difficiles à gérer dans votre profession ?
La discipline dans certaines classes, certaines écoles. Mais je n’ai jusqu’à présent jamais eu de cas trop difficile. On a parfois affaire à de forts caractères mais au fil des ans on parvient de mieux en mieux à traiter les situations problématiques. D’ailleurs il n’y a pas que les élèves qui peuvent parfois être difficiles : certains parents peuvent l’être aussi ! Mais généralement, en expliquant clairement les choses aux uns et aux autres, cela finit toujours pas s’arranger ! Enseigner, c’est aussi dialoguer.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans votre métier ?
Le contact avec les élèves, sans aucun doute ! C’est un métier qui n’est pas aussi facile qu’on pourrait le croire au premier abord mais je n’en changerais pour rien au monde !
Et qu’est-ce qui vous plaît le moins ?
L’aspect surveillance ! Quand on est enseignant, il faut avoir des yeux partout.
Quelles qualités vous paraissent indispensables pour enseigner ?
La patience et la psychologie. Cela paraît évident mais il faut aussi pouvoir maîtriser parfaitement sa matière pour éviter d’être pris au dépourvu par des questions d’élèves !
Face à un élève récalcitrant vis-à-vis des mathématiques, que diriez-vous pour le (re)motiver ?
Je lui montrerais que les mathématiques sont indispensables dans la vie de tous les jours et interfèrent directement dans son quotidien (utilisation de la tablette, iPhone, etc.). Mais je lui dirai aussi que dans la plupart des études supérieures les mathématiques sont présentes et donc il est nécessaire d’avoir de bonnes connaissances de base.