Mme Maryline Ravoisin,
Professeure de gestion des ressources humaines

Interview réalisée en janvier 2008

"Conseiller social" est un métier assez méconnu ..

Oui, ou tout du moins mal compris, probablement à cause de son appellation. On confond souvent ce métier avec celui de conseiller conjugal et familial voire d’assistant social. Il faut bien mettre les étudiants en garde là-dessus : le métier est tout autre ! D’ailleurs, notre Haute-École, qui forme des conseillers sociaux depuis près de 50 ans, envisage d’alerter les différents intervenants sur le marché de l’emploi pour leur rappeler la spécificité de notre bachelier. Il faut savoir qu’auparavant ce bachelier s’appelait "Administration sociale et fiscale" puis par la suite "Conseiller social et fiscal" et enfin "Conseiller social". Selon moi, les deux premières appellations correspondaient mieux à la réalité du métier. 

A qui s’adresse ce bachelier en conseiller social ? 

A tous ceux qui sont intéressés par la technique des affaires et la gestion sociale et humaine.

Où travaillent par la suite les diplômés ?

Dans des services du personnel des entreprises industrielles ou de services, des secrétariats sociaux pour employeurs, les organisations patronales ou syndicales, les caisses d’allocations familiales, l’Inspection du travail et des lois sociales, le secteur bancaire, les compagnies d’assurance ou encore dans des ASBL et Ministères assurant des missions à caractère social.

Pouvez-vous nous parler de ce bachelier ? 

La formation propose d’assurer, dans toutes les organisations, la gestion du personnel dans ses dimensions administrative et humaine et gérer les relations individuelles et collectives du travail. La formation revêt un caractère multidisciplinaire. Elle privilégie le droit social (droit du travail et droit de la sécurité sociale), la gestion des ressources humaines et l’informatique de gestion. L’accent est mis sur la polyvalence de la formation, la pratique professionnelle et la gestion informatisée des différentes matières. 

Pouvez-vous nous décrire les cours que l’on retrouve dans ce bachelier ?

En bloc 1, on retrouve des cours comme :

  • Droit individuel du travail : la formation du contrat de travail, son exécution, sa suspension, sa cessation ; 
  • Droit collectif du travail : statut des commissions paritaires, conseil national du travail, statut de la délégation syndicale, conseil d’entreprise, statut des conventions collectives du travail ; 
  • Droit de la sécurité sociale : formation de système de sécurité sociale, régime général de sécurité sociale des travailleurs salariés ; 
  • Gestion des ressources humaines : évolution historique de la fonction, enjeux et fondements, domaines d’intervention, structures organisationnelles au service de la GRH, environnement humain et stratégie d’entreprise ; 
  • Informatique de gestion : introduction à l’informatique, Windows, Excel ; 
  • Travaux pratiques de gestion sociale : calculs des salaires, remplissage des documents adéquats tels que la déclaration trimestrielle à l’ONSS, le registre du personnel, le règlement de travail, les contrats de travail, l’apprentissage des formalités liées à la création d’une activité commerciale ainsi que des formalités liées à l’engagement du personnel. 

En bloc 2, on retrouve les mêmes intitulés de cours mais le contenu est forcément différent : 

  • Droit individuel du travail : la rémunération brute, le précompte professionnel, la réduction structurelle des cotisations sociales ;
  • Droit collectif du travail : le statut des représentants du personnel au conseil d’entreprise et au comité pour la prévention au travail, les élections sociales, les conflits collectifs, la fermeture d’entreprises, le licenciement collectif, le transfert d’entreprise ; 
  • Droit de la sécurité sociale : les prestations familiales, les prestations de l’assurance contre le chômage involontaire, les prestations de l’assurance contre la maladie et l’invalidité et celles de l’assurance soins de santé et de l’assurance indemnités ;
  • Gestion des ressources humaines : la culture d’entreprise, l’évaluation des postes, le recrutement et la sélection, la formation, l’évaluation du personnel, la gestion prévisionnelle, la gestion des carrières la politique de rémunération ; 
  • Informatique de gestion : Excel, Internet, Powerpoint ;
  • Travaux pratiques de gestion sociale : établir le registre du personnel ainsi que les contrats de travail, calculer les salaires des travailleurs pendant une période de un an, confectionner la déclaration trimestrielle à l’ONSS, les décomptes de paie pour chaque travailleur, la déclaration trimestrielle au précompte professionnel, les fiches fiscales, les états annuels récapitulatifs, … 

En bloc 3 : 

  • Droit social : les vacances annuelles des travailleurs salariés, les prestations de l’assurance contre les accidents de travail, le statut social des travailleurs indépendants ; 
  • Droit social des travailleurs indépendants : leur statut social, leurs prestations sociales ; 
  • Gestion des ressources humaines : problèmes connexes, systèmes d’informations, impact des fusions et achats d’entreprises sur la GRH, nouvelles tendances ;
  • Informatique de gestion : Access ; 
  • Travaux pratiques de gestion sociale : établir le registre du personnel ainsi que les contrats de travail, calculer les salaires des travailleurs pendant une période de un an, confectionner la déclaration mensuelle à l’ONSS, les décomptes de paie pour chaque travailleur, la déclaration trimestrielle au précompte professionnel, les fiches fiscales, les états annuels récapitulatifs, … 
  • Logiciels de gestion : logiciels de simulation de calcul de salaires et de l’impôt des personnes physiques, logiciel intégré de gestion d’entreprise, programme de gestion du personnel.

Des stages sont-ils prévus ?

Oui, dès la première année.

Quelle est l’importance des langues ? 

Au sein de notre établissement, l’étudiant de bloc 1 choisit de suivre soit le cours de langue anglaise soit le cours de langue néerlandaise. Ce choix vaut pour l’ensemble des trois années d’études. Par année, il aura 50 heures de cours. L’objectif n’est pas de former des étudiants bilingues mais bien de leur donner des notions de néerlandais ou anglais des affaires. 

Pour les non détenteurs du CESS (Certificat d’Enseignement Secondaire Supérieur), un examen d’entrée est prévu. Pouvez-vous nous en parler ? 

Il est divisé en deux parties. Tout d’abord une partie écrite. Il s’agit en fait d’une rédaction, le plus souvent sur la façon dont ils envisagent le métier de conseiller social et les difficultés qu’ils pourraient rencontrer dans l’exercice de leur métier. Ensuite, il y a un examen oral devant un jury composé de professeurs de l’établissement. On leur pose des questions d’ordre général sur, par exemple, la vie socio-économique de leur région, sur l’actualité, etc. Cette journée d’examens se déroule une fois par an, la veille de la rentrée scolaire, en septembre donc. Cet examen d’entrée n’est organisé que s’il y a des demandes. Or il y en a généralement très peu, voire pas du tout car beaucoup ignorent tout simplement qu’il est organisé. 

Quelles qualités doit avoir, selon vous, un conseiller social ?

Il doit être suffisamment rigoureux que pour jongler avec des chiffres. Il doit aussi régulièrement mettre ses connaissances à jour car la législation bouge sans cesse. Enfin, être sensible à la problématique du travail et du droit des travailleurs. 

Que diriez-vous à une personne pour la convaincre de se lancer dans ces études ?

Il s’agit d’une formation qui répond à un réel besoin des entreprises privées et publiques mais également des organisations à caractère social et culturel. Tout porteur du diplôme de bachelier en conseiller social peut espérer exercer une activité professionnelle dynamique, bien rémunérée et offrant de belles perspectives de carrière. De nombreux étudiants sont engagés dès qu’ils sont diplômés. 

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.