Mathilde Nicaise,
Technicienne Dentaire Equin

Interview réalisée en janvier 2021

Quel a été votre parcours de formation ?

Mon parcours de formation en tant que Technicienne Dentaire Equin (nomination officielle), est de 1 an 1/2 à l’EEDE (Ecole Européenne de Dentisterie Equine), située à Eghezée. C’est une école privée, non reconnue en Belgique.

La première année concerne principalement les soins de bases et la seconde aborde la chirurgie de niveau 2.

Il existe une seule école en Belgique et très peu en France.

Il y a très peu d’aide pour ce métier, la Belgique (contrairement à la France) n’a pas protégé le titre de TDE.

Qu’est-ce qui vous a amené à exercer ce métier ?

La passion pour les chevaux et la méconnaissance de ce métier.

Il est encore très peu connu dans le milieu équestre (particulièrement lorsque le cavalier n’a pas de cheval). Or le passage du TDE une fois par an est important pour le bon suivi des chevaux.

Que faites-vous concrètement dans votre travail ? Comment se déroule une de vos journées type ? 

C’est principalement un entretien dentaire classique, il consiste à retirer les surdents (« limer » les pointes qui peuvent blesser le cheval pendant le travail ou lorsqu’il mange).

Il y a plusieurs pathologies existantes, mais le plus gros du travail est de rééquilibrer la bouche du cheval pour lui permettre de vivre plus confortablement.

Ma journée débute vers 8h30-9h, en fonction de la localisation des chevaux. Ensuite, j’effectue les soins dentaires du cheval qui comprend une anamnèse, le soin du cheval puis un debriefing avec le propriétaire. Je m’occupe des chevaux suivants jusqu’à ce que ma journée se termine.

Quel a été votre parcours professionnel ? 

Après l’école de dentisterie, je me suis installée en tant qu’indépendante et je me suis créée une clientèle.

Il n’existe pas réellement d’aides ou d’autres possibilités dans ce domaine.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite se lancer dans une carrière de dentiste équin ?

Etre passionné, prendre le temps d’apprendre et se faire confiance.

Travailler en privilégiant le calme, la patience et la bienveillance envers les chevaux ainsi que les propriétaires.

Avoir un travail principal afin de commencer à titre complémentaire, ça permet de se constituer une clientèle stable.

Quels sont les aspects les plus positifs de votre métier ?

Le bien-être apporté au cheval ainsi qu’au cavalier dans son travail.

Lorsqu’on me donne un retour suite à mon passage, m’affirmant que le cheval est beaucoup mieux au travail ou qu’il a repris « du poil de la bête », c’est le meilleur retour qu’on puisse me donner.

Je privilégie énormément le contact avec mes clients, ce qui les fidélise et m’en ramène d’autres. C’est également une grande satisfaction de savoir qu’ils ont confiance et me recommandent.

Quels sont les inconvénients de ce travail ?

Il faut beaucoup de temps avant de constituer une clientèle permettant d’en vivre.

Ça reste un travail physique et en extérieur.

Le rapport entre TDE et vétérinaire peut être compliqué dans certaines localités.

Quelles sont les principales qualités pour exercer ce métier ?

La passion, l’envie d’apprendre, la patience et la persévérance.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.