Maxime B.,
Pilote de transport à l’armée

Maxime a 24 ans. Il est actuellement pilote de transport  à la Défense. Passionné par l’aviation, il s’est d’abord imaginé pilote de chasse à l’armée. Les exigences et le stress étant tels, il s’est finalement réorienté vers la formation de pilote de transport, une fonction également valorisante et intéressante. 

Pourquoi avoir choisi d’être pilote à l’armée ?

J’ai toujours beaucoup apprécié voler : j’avais ça dans le sang depuis tout petit, c’était un vrai rêve d’enfant…. Qui est resté un rêve d’adulte. Ça a toujours été ma seule ambition, à vrai dire, je ne sais pas trop ce que j’aurai pu faire d’autre… Les formations de pilote de ligne étaient cependant beaucoup trop coûteuses : mes parents n’auraient jamais pu en assumer le prix. Je me suis donc tourné naturellement vers l’armée. J’apprécie l’esprit militaire et j’avais entendu parler de la filière auxiliaire, qui permet de très vite voler sans devoir passer par de longues études. 

Êtes-vous satisfait de votre formation de pilote ? 

La filière pilote auxiliaire est très intéressante car le contenu est directement axé sur le métier. Les cours sont très pratiques. Il a bien sûr de la théorie, assez ardue à étudier. Il faut d’ailleurs avoir d’assez bonnes bases en sciences et en mathématiques. J’apprécie également le fait que la formation soit assez « ouverte » : il y a beaucoup de possibilités à l’armée en ce qui concerne l’aviation, et grâce à cela, j’ai pu facilement réorienter ma formation de pilote de chasse en celle de pilote de transport. 

Pourquoi avoir renoncé à être pilote de chasse ?

A la base, j’étais très déterminé à devenir pilote de chasse. C’était mon rêve de gosse. J’ai réussi les tests psychotechniques et médicaux pour cette fonction… Ces examens étaient assez compliqués, il y avait beaucoup de restrictions (taille, vue parfaite, bonne santé) mais j’étais motivé. Après les premières étapes de la formation (formation militaire de base, cours théoriques à l’Ecole Royale Militaire permettant d’obtenir l’Air Transport Pilot Licence,…), j’ai revu mes ambitions. Chaque vol est une remise en question et une prise de risque. Je n’étais plus certain de pouvoir supporter tout ce que ça impliquait d’un point de vue sécuritaire, et également par rapport à ma santé. 

La fonction de pilote de transport est donc moins exigeante ? 

Non. C’est une fonction tout aussi exigeante, mais sur d’autres aspects. Tout comme le pilote de chasse, un pilote de transport doit tout le temps se remettre en question, il doit avoir de bons réflexes, beaucoup de discipline. L’aspect technique est important, mais les objectifs sont différents. Le pilote de transport est généralement en charge de vols de recherches, de sauvetage, de marchandises, de missions d’évacuation… Il faut être très réactif, mais pour parvenir à d’autres buts que les pilotes de chasse. 

Et quels sont les objectifs du pilote de chasse ? 

Le pilote de chasse participera plutôt à des opérations de combats aériens, des missions de dissuasion ou de reconnaissance d’aéronefs. Il peut participer à des bombardements. Il est engagé dans le maintien de la paix et participe à des missions où il faut absolument être le plus réactif possible. 

Quelle est la mission qui vous a le plus marqué ? 

Le moment le plus marquant de ma carrière (qui est encore récente), c’était quand nous sommes partis au Mali pendant un mois dans le cadre de la MINUSMA (Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali). Le but de cette mission est de stabiliser le pays et d’accompagner le processus politique. C’est une opération qui nécessite beaucoup d’équipements : en tant que pilote, avec mes coéquipiers, nous avons contribué à amener au Mali du matériel, aussi bien didactique que médical, qui a servi à renforcer nos troupes locales et à améliorer la qualité de vie de la population. 

Quelles sont les qualités nécessaires pour être un bon pilote ? 

Pour mener à bien ses missions de pilote, il faut avant tout avoir l’esprit d’équipe ! Le bon déroulement des opérations passe avant tout par une bonne communication, et de l’entraide, entre les pilotes et les équipes, au sol et en l’air. Il faut également être courageux : les conditions de travail sont parfois difficiles ou dangereuses. Il faut se montrer flexible et réactif. 

En choisissant d’être pilote à l’armée, vous avez choisi avant tout d’être militaire. Le métier de militaire vous plait-il ? 

Oui, beaucoup. J’apprécie ce métier car chaque jour est différent. Je me lève le matin, et je sais que je vais apprendre de nouvelles choses, devoir trouver des solutions, rencontrer de nouvelles personnes, être confronté à de nouvelles situations… C’est très excitant. J’aime aussi beaucoup l’esprit de corps : peu importe les grades, les fonctions, la Défense est une famille et une équipe soudée. Ce que je veux dire, c’est que peu importe où l’on se situe sur l’échelle, on est tous dans le même bateau… enfin plutôt, dans le même avion. Il n’empêche qu’il y a beaucoup de respect pour la hiérarchie. Le respect, c’est d’ailleurs l’une des valeurs de l’armée que j’affectionne particulièrement. 

Pensez-vous exercer un jour votre métier de pilote dans un autre cadre que l’armée ? 

L’avantage du cadre auxiliaire est que la formation est plus rapide, plus concrète directement. L’inconvénient est que le statut est peut-être un peu moins sécurisant : il s’agit d’un contrat à durée déterminée. Si je ne parviens pas à saisir des opportunités à l’armée, l’avantage est que je pourrais en effet m’orienter vers l’aviation civile. Grâce à ma ATPL (Air Transport Pilot Licence), je peux officiellement envoyer ma candidature aux compagnies classiques une fois que mon contrat à touchera à sa fin.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.