Zoologiste à l'Institut Royal des Sciences naturelles de Bruxelles.

Quelle est votre formation de base ?

J'ai une licence en Zoologie (actuellement : master en biologie des organismes et écologie) et un doctorat en Sciences, cela fait donc une durée totale de dix ans d'études. 

Vers quelle spécialisation vous êtes-vous tourné ?

Vers la systématique, classification spécialisée en vertébrés.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

J'ai eu de la chance, car il n'y a pas beaucoup de débouchés dans le domaine de la zoologie en Belgique. J'ai d'abord obtenu un poste d'assistant à mi-temps en faculté des Sciences, puis j'ai obtenu un deuxième mi-temps en faculté de Médecine comme professeur en histologie. Ensuite, j'ai perdu mon premier mi-temps, mais j'en ai retrouvé un autre peu après à l'Institut des Sciences Naturelles, section muséologie. A un certain moment, il manquait quelqu'un pour les vertébrés et j'ai obtenu le poste en 1994. Aujourd'hui, je travaille à l'Institut Royal des Sciences Naturelles, dans la gestion des collections.

Quelle est la différence entre un zoologiste et un biologiste ? 

Un biologiste étudie la science de la vie tandis que le zoologiste étudie la science des animaux.

Le zoologiste est-il aussi un peu éthologue ?

Les zoologistes qui étudient les animaux vivants, en captivité ou dans la nature, sont éthologues. Ceux qui étudient les animaux morts (systématiciens, anatomistes, biologistes moléculaires (ADN), ne le sont pas.

Pouvez-vous nous décrire une journée-type ?

Mon travail implique d'identifier les spécimens nouveaux qui entrent au musée, de les étiqueter et de les ranger dans les collections. Pour les anciens spécimens, j'ai également commencé depuis cinq ans une révision taxinomique afin d'encoder toutes les collections dans l'ordinateur. Cela prendra encore dix ans pour terminer ce travail, c'est-à-dire jusqu'à la fin de ma carrière !

Quelles sont les qualités requises pour devenir zoologiste ?

Il faut de l'obstination car il n'existe pas beaucoup de débouchés. Moi, j'ai eu la chance d'être au bon endroit au bon moment. Mais sur les 23 étudiants qui fréquentaient les cours en même temps que moi, il n'y en a que deux qui ont été engagés : un à l'institut comme moi, mais en section animaux vivants et l'autre au musée de Tervuren. Les autres ont dû se tourner vers l'enseignement, mais suivre dix années d'études pour cela, je ne trouve pas ça gratifiant. Donc, il faut être passionné et persévérant pour y arriver.

Qu'est-ce qui vous motive dans ce travail ?

Pour moi, c'est le rêve devenu réalité : lorsque j'avais 13 ans, j'ai visité le musée d'Histoire Naturelle et j'ai été fasciné par les squelettes et par le bureau du zoologiste en poste à cette époque et maintenant j'y suis ! J'ai toujours voulu faire ça, ma voie était toute tracée, je ne me suis même jamais posé la question de ma motivation. Encore aujourd'hui, je n'ai jamais l'impression de devoir venir travailler, d'ailleurs je m'ennuie les week-ends !

Quelles sont les difficultés, mais aussi les satisfactions que vous rencontrez ?

La difficulté, c'est de trouver un créneau. Des jeunes me posent souvent la question des débouchés et je leur réponds que si c'est une passion, il faut entamer ces études même s'ils devront peut-être s'orienter vers une autre direction. Mais il faut être très motivé car les études sont difficiles, il y a beaucoup de matières différentes et on accède seulement à la zoologie après quatre ans. 

Au point de vue satisfactions, il y a le côté recherche et manipulation des animaux. Mon collègue, par exemple, développe des contacts avec des animaux vivants, il fait de la plongée et voit même parfois des choses rares. Pour moi, c'est le contact avec les squelettes qui me plaît, je vois des squelettes extraordinaires ! J'aime aussi le contact avec les taxidermistes, qui empaillent les animaux, car ils nous permettent de les toucher et les plumes d'oiseaux sont par exemple très douces !

Ensuite il y a les relations avec le public : on organise des visites de coulisses et des collections avec des groupes d'étudiants, on explique notre métier qui n'est pas très connu et je trouve cela très plaisant.
 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.