Mme Mooten, Patronne de café
Interview réalisée en janvier 2008 |
Quels sont les horaires de votre personnel ?
Au niveau des horaires, il existe
deux possibilités : le fixe et le variable. Dans mon
établissement, les horaires sont fixes, par exemple : 1ère jour de 9 à 15 heures, 2ème jour de 12 à 19 heures, 3ème jour de 12 heures à la fermeture et le 4ème jour congé.
Ce qui permet, avec quatre garçons, de faire des tournantes.
L’horaire variable, au niveau inspection, doit être affiché une semaine à l’avance. Au-delà des 38 heures, ils doivent récupérer leurs heures. Le maximum étant de 50 heures/semaine. Et cela est très compliqué à organiser !
Est-ce que la profession a fort changé ces dix dernières années ?
Avant, les gens pensaient que
reprendre un café était le métier le
plus simple du monde. Aujourd’hui, c’est
devenu tellement pointu au niveau de la gestion et de la
législation qu’il faut un minimum
d’instruction et un bon sens du commerce.
Le niveau intellectuel a fortement augmenté et il est nécessaire pour la pérennité du commerce. Pour tenir la barre, le café doit être rentable. Dès lors, en plus des heures de terrain, il faut une gestion très rigoureuse.
Peut-on donner des conseils à des personnes qui voudraient se lancer dans la profession ?
Le premier conseil est d’être très vigilant sur le plan comptable. C’est-à-dire apprendre à évaluer les coûts et ne pas confondre la recette et le bénéfice. Il faut bien envisager les coûts dans leur totalité : les contributions sur le bénéfice, le loyer, le gaz, l’électricité, le chauffage, l’eau, le coût de l’engagement de personnel ainsi que les charges patronales s’y rapportant, le renouvellement du matériel et de la vaisselle, les cotisations sociales pour les indépendants, le nettoyage, les services d’un comptable, d’un secrétariat social si on a du personnel, les assurances obligatoires, les taxes diverses : la taxe provinciale et communale sur les débits de boissons, la TVA 21% que l’exploitant doit absolument ne pas dépenser car il encaisse ces 21% mais devra à la fin de chaque trimestre en rendre une grande partie à l’état, la taxe poubelles, la taxe sur les enseignes, la taxe sur les terrasses, etc.
C’est un très beau métier mais il demande beaucoup de courage et de passion si on veut tenir le coup !