Mr Niki Bogaerts,
Opératrice de trafic maritime

Interview réalisée en novembre 2020

Qui est votre employeur et en quoi consiste votre métier ? 

Je travaille au sein du Service d’Accompagnement Maritime de la Garde côtière belge. Mon métier consiste à guider et à surveiller la navigation maritime et intérieure sur l’Escaut, dès l’entrée des navires dans notre zone de travail jusqu'à ce qu'ils la quittent. L’objectif est d'assurer un trafic maritime sûr et fluide.

Quels outils utilisez-vous dans l’exercice de votre fonction ? 

D’une part, nous surveillons visuellement les navires via des écrans radar, et d'autre part nous sommes en contact verbal constant avec les navires au moyen de communications radio (VHF). 

Nous recevons également des informations sur les ports et les écluses via APICS (système d'information et de contrôle du port d'Anvers) ainsi que des informations sur la force et la direction du vent et les niveaux d'eau (flux et reflux) via le NIS (écran d'information nautique).

Un bateau semble en difficulté : que faites-vous ? 

La première chose est de rester calme ! Ensuite, il faut poser des questions précises : Quel est le problème ? Y a-t-il des dommages ? Combien de personnes sont à bord ? Y a-t-il des blessés ? Quelle aide faut-il apporter ? Il faut clarifier la situation pour prendre les mesures appropriées. Par exemple, nous allons gérer le trafic maritime dans la zone, envoyer éventuellement des remorqueurs, notifier les services nécessaires, etc.

Pouvez-vous décrire votre environnement de travail ? 

Sept opérateurs sont présents dans nos bureaux pour offrir un service 24h/24 et 7 jours/7. Nous opérons depuis nos postes de travail. Du cinquième étage de notre bâtiment, nous avons une belle vue sur l'Escaut et sur les deux plus grandes écluses de la rive droite : celles de Berendrecht et de Zandvliet. Notre étage comprend également une salle de réunion, une cuisine et une salle de relaxation avec quelques ordinateurs.

Quel est votre horaire de travail ? 

Nous travaillons en alternance, de jour comme de nuit, à raison de 12 heures selon un schéma bien établi. Lors des jours de repos, vous pouvez être rappelé en cas de maladie d’un de vos collègues.  Puisque notre service est opérationnel 7 jours sur 7, cela signifie également que l’on travaille parfois les week-ends et les jours fériés.

Quelles qualités sont essentielles pour exercer ce métier ? 

La résistance au stress mais aussi la capacité de réaction et de résolution des problèmes qui pourraient survenir. Avoir le sens du travail en équipe est aussi très important. 

Une formation est-elle recommandée plus qu’une autre pour exercer ce métier ? 

Non. Le candidat reçoit une formation approfondie de 9 mois sur place, une formation préalable spécifique n'est pas nécessaire.

Qu’appréciez-vous dans votre job ? 

La variété des tâches puisque nous pouvons être confrontés à des situations diverses, l’interaction avec les collègues, le fait de contribuer à une navigation sûre et fluide mais aussi la rémunération qui me paraît attractive ! 

Et quelles difficultés rencontrez-vous ? 

Tout d’abord, il faut franchir le cap de la formation de neuf mois. Elle n’est pas facile. Par la suite, ce métier s’apprend aussi beaucoup avec l’expérience de situations vécues, c’est ainsi que l’on progresse. Il faut veiller à rester concentré en permanence : il y a parfois des moments très calmes en terme de trafic maritime. Le travail de nuit n’est pas toujours évident.  

Un événement auquel vous avez dû faire face vous a-t-il marqué ? 

Oui, en août 2017, l'échouage du porte-conteneurs “CSCL Jupiter” de 366 mètres de long qui avait quitté le port d'Anvers pour rallier Hambourg et qui était coincé sur l'Escaut occidental après avoir raté un virage escarpé. Il a heureusement pu être dégagé quelques heures plus tard. C’est un  événement plutôt rare, mais qui peut survenir dans notre métier et qu’il faut pouvoir gérer sans paniquer.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.