Quel a été votre parcours scolaire et professionnel ?

J'ai fait des études secondaires générales orientées vers les langues dans ma ville, à Anvers. Puis j'ai fait un master en sciences commerciales et ai travaillé en tant que commercial pendant plus de 40 ans. J'ai ainsi eu l'opportunité de voyager dans le monde entier et ai donc par ce biais contracté le virus. En fin de carrière, c'était même moi qui organisait ces voyages. Le Tour Operator avec lequel j'étais en contact m'a incité, à l'âge de la retraite et vu mes capacités organisationnelles, à me recycler dans le métier de guide. Je me suis inscris aux cours de “guide touristique“ à l’IFAPME (EFP Bruxelles). Il s'agissait d'une formation en deux ans. Un de mes professeurs m'a ouvert les portes de Mini-Europe. C'est ainsi que j'ai mis le pied à l'étrier. Puis, un guide m'a introduit auprès de Visit.Brussels, pour lequel je travaille toujours ainsi que pour des Tours Operators.

Quelles langues utilisez-vous dans l'exercice de votre profession ?

Le français, le néerlandais et l'allemand.

Quelle est l'importance des langues dans l'exercice de votre métier ?

Elle est capitale. Il faut être parfait bilingue, voire trilingue, à tout prix. L'accent n'est pas important mais il faut pouvoir s'exprimer plus que correctement.

Quelle qualité principale doit avoir le guide touristique ?

Un généraliste, comme moi, doit avoir une immense curiosité de tout ! Il doit s'intéresser à beaucoup de choses diversifiées : l'architecture, la peinture, la littérature, le théâtre, la politique, l'histoire, la géographie, etc. Car un jour ou l'autre il sera confronté directement à une de ces matières.

Pouvez-vous nous décrire une journée-type ?

Parfois je travaille une journée entière, parfois une matinée quand il s'agit de faire un tour touristique à Bruxelles. Quand c'est pour un Tour Opérator, cela peut être une mission de plus longue durée : une mission dans un pays étranger, par exemple. La Ville de Bruxelles ou le Tour Operator me contacte quelques jours auparavant pour me donner le jour, l'heure et le lieu de rendez-vous. Pour des missions d'une matinée ou d'une journée, je passe chercher le groupe dont j'aurai la charge vers 9h. Si les gens sont motivés, il est possible que la visite se prolonge bien au-delà des trois heures prévues en matinée par exemple. Sans que ces heures supplémentaires ne soient payées.

Gagne-t-on bien sa vie en tant que guide ?

Non pas vraiment. Il ne faut pas vouloir exercer ce métier pour gagner beaucoup d'argent. J'irais même plus loin : il est impossible d'en vivre. Comme salaire d'appoint ou comme hobby d'accord mais certainement pas comme activité principale. Concrètement, je suis payé par la Ville de Bruxelles ou le Tour Operator pour chacune des missions que je fais. Je fais partie d'une association qui se bat justement pour une meilleure reconnaissance du diplôme, de la fonction mais aussi pour une plus grande reconnaissance matérielle.

Y a t-il beaucoup de jeunes guides ?

Non. Ce sont généralement des personnes qui ont un parcours similaires au mien. Au sein de Visit.Brussels, on retrouve 70 guides et je n'en connais pas un qui a moins de 50 ans ! La moyenne d'âge pour les dames est de 55 ans et pour les hommes de 65 ans.

Qu'est-ce qui vous plaît dans votre métier de guide ?

La diversité des missions tout comme la liberté que l'on peut avoir, à l'occasion, dans l'organisation de notre tour. J'adore aussi le contact humain qui est bien souvent enrichissant. Puis, et surtout, il y a l'obligation de continuer à s'informer, à étudier. Pour moi, c'est un des aspects les plus remarquables du métier.

Et quels sont les côtés les moins reluisants ?

Outre le salaire, il y a la fatigue inhérente à la profession. Je vais très souvent en Afrique du Sud, pays que j'ai appris à connaître lors de mes voyages quand j'étais commercial. Là, je dois prendre un charge un groupe d'une vingtaine de personnes durant 18 jours. Je peux vous assurer qu'on est sur les genoux, surtout que, bien souvent, les gens ont tendance à vous prendre pour leur “homme à tout faire“. On nous demande souvent tout et n'importe quoi. Parfois, il peut aussi y avoir un trouble-fête dans le groupe. C'est au guide à gérer la situation. Autre point négatif : dans certains voyages organisés par des Tours Operateurs, on n'a pas une grande marge de manoeuvre. Ainsi, en Afrique du Sud, j'aurais tant aimé sortir du canevas de la visite classique mais par manque de temps, ce n'était pas possible. Par contre, quand je fais des visites de Bruxelles, il m'arrive fréquemment de changer de lieux. Il y a les endroits incontournables mais par la suite, je peux aussi dévier.

 
SIEP.be, Service d'Information sur les Études et les Professions.