Silas M., Soldat combat manœuvre
Pouvez-vous brièvement décrire votre parcours scolaire et professionnel ?
J’ai eu une scolarité un peu difficile, en particulier en secondaire. Je n’aimais pas trop la théorie. J’ai un TDAH (trouble de l’attention et de l’hyperactivité). J’ai vite été orienté dans les filières professionnelles… Cela me convenait plutôt bien car j’avais besoin de me concentrer sur des choses concrètes. J’avais besoin d’être dans le « faire ». J’ai choisi la filière mécanicien, un super métier qui mériterait d’être plus valorisé. Après mes études en professionnelles, j’ai exercé pendant 1 an dans un garage. J’ai aimé ça, mais je sentais qu’il me fallait un truc en plus : j’avais envie de bouger, de casser la routine, de canaliser mon énergie un peu trop débordante. En allant à un Salon SIEP avec ma copine qui cherchait une formation, je suis tombée sur le stand de l’Armée belge, qui a activé ma curiosité. Ça a été une petite révélation : après avoir discuté avec des militaires, j’ai directement su que c’était un univers qui collait à ma personnalité.
Avez-vous réussi facilement les épreuves d’admission ?
Je fais beaucoup de sport donc j’ai réussi les épreuves physiques les deux doigts dans le nez ! Pour les épreuves psychotechniques, ça m’a demandé plus de préparation. Avec mes problèmes d’attention, cette épreuve me stressait beaucoup, j’avais peur de ne pas y arriver… Et finalement, ça a été ! Lors de l’entretien d’orientation, l’équipe de sélection m’a aidé à préciser le poste que je voulais occuper. Ils m’ont présenté les différentes possibilités, et j’ai directement su que je voulais faire l’armée de terre. Je n’étais cependant plus trop attiré par des jobs techniques, malgré mes compétences. Je voulais tester autre chose.
Quelle formation avez-vous dû faire pour devenir militaire combat-manœuvre ?
Le cycle de pour se former est assez long et exigeant. Il faut s’accrocher ! Comme tout le monde, j’ai d’abord dû faire une formation d’initiation militaire dans un camp d’exercice. C’était super physique. Ce parcours demande aussi d’avoir un bon mental, car il y a beaucoup de pression. Ensuite, j’ai suivi une formation spécialisée pour travailler à l’infanterie.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier ?
Quand on est militaire à l’armée de terre, il n’y a pas deux jours qui se ressemblent. Les missions et les exercices sont super variés. J’adore aussi l’aspect sportif du métier, qui me permet de me dépenser à fond, de canaliser mon énergie.
Et ce que vous aimez le moins ?
La difficulté de combiner ce métier avec une vie de famille. Les missions sont parfois longues, et même si j’aime beaucoup voyager, je passe clairement beaucoup moins de temps avec ma copine que quand je travaillais en tant que mécanicien. Nous aimerions bien fonder une famille un jour, mais c’est compliqué : on sait que ça demandera beaucoup d’organisation, que je ne pourrais probablement pas être aussi investi que je le voudrais à cause de mon métier…
Avez-vous des projets ou des perspectives pour l’avenir ?
Je vais probablement passer des examens pour monter au grade Sous-officier. J’aimerais bien avoir plus de responsabilités, diriger une petite équipe. J’aime beaucoup cette solidarité qu’il y a à l’armée… Mes coéquipiers savent qu’ils peuvent compter sur moi. J’aimerais avoir plus de compétences et me sentir encore plus utile.
Un conseil pour les jeunes qui rêvent d’exercer votre métier ?
Si vous avez la bougeotte, que vous êtes à la recherche d’un métier qui a du sens et dans lequel il n’y a pas de routine : foncez ! Ca demande du mental, de la force physique, de la discipline… Il faut être prêt à sacrifier un peu de son sommeil et de sa vie sociale. Mais ça en vaut tellement la peine !